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APPENDICE - 1er partie - 2e partie

LA BIBLE EN HARMONIE AVEC

« LA VIE, LA MORT ET L'AU-DELÀ »

*  *  *

            « Étudie-toi à te présenter approuvé de Dieu... exposant justement la parole de la vérité » — 2 Tim. 2 : 15 (D.).

Il nous est arrivé, de temps en temps, de recevoir de certains de nos lecteurs des questions par lesquelles ils nous demandaient de mettre en harmonie nos exposés sur le tourment éternel, la nature de l'homme et la condition de mort, avec certains passages des Écritures qui ne leur paraissent pas être clairement d'accord avec les explications que nous avons données de ces sujets. Nous prendrons plaisir, dans cet appendice à interpréter ces passages des Écritures de manière à les présenter en harmonie avec eux-mêmes, avec d'autres passages des Écritures et avec nos exposés précédents. Les questions sur ce sujet concernent principalement la nature de l'homme et l’état de mort. Ayant cru, dès l'enfance, que l'homme, après la mort, est conscient comme esprit, il est difficile pour quelques-uns de voir clairement combien est beau, raisonnable et conforme aux faits, aussi bien qu'aux Écritures, l'enseignement de la Bible que l'homme est un être humain — non un mélange de natures humaine et angélique — et que par conséquent, il est inconscient dans la mort, et qu'il restera ainsi jusqu'à la résurrection.

LE FEU ÉTERNEL

            La première de ces questions a trait au « feu éternel » de Jude 7. Les avocats du tourment éternel emploient l'expression « feu éternel » de Jude 7 comme preuve de l'éternelle torture des méchants dans le feu. Même si nous acceptons la traduction de la Version Autorisée, le verset n'enseigne pas une telle pensée ; car le feu dont les gens de Sodome et de Gomorrhe, et les habitants des villes environnantes subirent le châtiment, n'a pas toujours duré. Le fait même que le verset déclare qu'ils subirent le châtiment du feu éternel, alors qu'ils subirent tout au plus quelques minutes de feu, prouve que la traduction de la Version Autorisée est incorrecte, car telle qu'elle est présentée, elle enseigne que leurs quelques minutes de souffrances par le feu furent éternelles. Où est la difficulté ? C'est, répondons-nous, que nous avons évidemment ici une traduction imparfaite, parce que la traduction déclare qu’une certaine chose est ce qu'elle ne fut pas, c'est-à-dire, déclare qu'une chose qui dura seulement quelques instants dure toute l'éternité. La version américaine révisée, que nous considérons comme étant parmi les meilleures de toutes les traductions anglaises, rend le verset comme suit en marge : « Comme Sodome et Gomorrhe et les villes d'alentour.... sont présentées comme exemple [type] du feu éternel, subissant le châtiment ». La pensée serait encore plus claire si nous mettions les mots dans l'ordre suivant : « Comme Sodome et Gomorrhe et les villes d'alentour... en subissant le châtiment, sont présentées comme un exemple [type] du feu éternel ». (1) [Voir Version Crampon en note : « offrent une image du feu éternel, en subissant leur peine » N. T. de Rilliet, — (de grande valeur exégétique) : « subissent sous le coup de leur châtiment, comme une image du feu éternel ».] En d'autres termes, dans ce verset, st. Jude explique que Dieu a typifié par la destruction des villes de la plaine le châtiment éternel des méchants incorrigibles, car dans l'exécution du châtiment qu'ils ont subi — la destruction par le feu et le soufre — ils ont été employés par le Seigneur à créer une figure du châtiment des méchants incorrigibles, à savoir : la destruction, l'extinction, l'annihilation éternelles. La Bible, en ses passages clairs et littéraux, enseigne que la destruction, l'annihilation, est le châtiment des méchants (Job 31 : 3 ; Ps. 9 : 5 (prophétique) 37 : 10, 35, 36, 38 ; 104 : 35 ; 145 : 20 ; Esaïe 1 : 28 ; Ez. 22 : 27 ; Matth. 10 : 28 ; Act 3 : 23 ; 1 Cor. 3 : 17 ; Phil. 3 : 19 ; 2 Thess. 1 : 9 ; Jacq.  4 : 12 ; 2 Pi. 2 : 1, 12 ; 3 : 16). Jude 7, par l'expression figurée feu, montre que la destruction, l'annihilation, est le châtiment des méchants incorrigibles ; car, dans les symboles de l'Écriture, le feu sert à représenter les troubles destructeurs et la destruction, pour la raison que le feu est un agent destructif. Il ne préserve pas, il détruit toutes les choses combustibles quelles qu'elles soient qu'on y met (Luc 3 : 17 ; Soph. 3 : 8, 9 ; 1 Cor. 3 : 13, 15 ; Juges 9 : 15, 20 ; Job 31 : 12 ; Ps. 18 : 8 ; 21 : 9 ; Esaïe 26 : 11 ; Mal. 4 : 1). En conséquence, dans ce verset, l'expression feu éternel signifie la destruction éternelle qui est la peine infligée pour le péché volontaire ; et Dieu, d'après Jude 7, a représenté d'avance ce châtiment par la destruction des villes de la plaine. Par conséquent, ce passage, comme tous les autres passages des Écritures, enseigne que le châtiment éternel des méchants incorrigibles est, non le tourment éternel, mais l'annihilation éternelle.

MOISE ET ÉLIE SUR LA MONTAGNE

Une autre de ces questions se rapporte à la scène de la transfiguration de Matt. 17 : 1-9. Nous nous rappelons que dans la scène décrite en Matth. 17 : 1-9, notre Seigneur est représenté comme transfiguré devant Pierre, Jacques et Jean, et que pendant Sa transfiguration, Moïse et Élie apparurent aux yeux des trois disciples, parlant avec Lui. Le fait de l'apparition de Moïse et Élie semble à première vue impliquer que ces deux prophètes, qui étaient morts des siècles auparavant, devaient être conscients dans leur mort. La question se pose donc : Comment l'apparition de ces deux prophètes et leur entretien avec Jésus peuvent-ils s'accorder avec l'idée que tous les morts sont inconscients ? Cette question touche à une difficulté que rencontrent certaines personnes pour mettre d'accord ce texte des Écritures avec nos explications ? Nous le croyons en parfaite harmonie avec les pensées que nous avons précédemment exprimées ; car la scène de la transfiguration est une vision, une représentation de quelque chose, non la réalité de cette chose. Jésus Lui-même en parla comme d'une vision, quand Il dit au verset 9 : « Ne dites à personne la vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme soit ressuscité d'entre les morts ». Dans une vision, nous avons la représentation des choses, non les choses elles-mêmes. C'est ainsi que dans le livre de l’Apocalypse, nous avons une série de visions, parmi lesquelles, par exemple, l'empire romain est représenté par un dragon rouge ; l'église apostate, par une prostituée et par une ville : Babylone ; la véritable Église, par une vierge chaste et une ville : la Jérusalem nouvelle ; Jésus et l'Église représentés par l'arbre de vie, etc. La vision de Pierre (Actes 10 : 9-17) est un autre exemple approprié. Ainsi, dans toutes les visions, la chose vue n'est pas la réalité, mais une image, une figure de la réalité. C'est pourquoi Jésus fut transfiguré. Il y a heureusement deux textes des Écritures qui expliquent suffisamment la vision pour que nous voyions ce qu'elle représentait. L'une de ces explications nous est donnée par st. Pierre, l'un des trois témoins de la vision (2 Pierre 1 : 16-18). Il nous assure que cette vision représente le second avènement la puissance et le Royaume de Christ, « la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus-Christ » et « sa majesté ». D'après l'explication de st- Pierre, ce qu'ils virent sur la « sainte montagne », était Christ dans Sa puissance, Sa Seconde Venue et Son Royaume. Ils ne virent certainement pas, à ce moment-là. Sa Seconde Présence et Son Royaume réels et la puissance qui y était associée, car ils n'avaient même pas encore été manifestés aux hommes. C'est pourquoi ce dut être une vision, une image de ces choses, comme Jésus Lui-même l'avait dit (verset 9), bien que, autant que nous le rapporte le récit dans ce verset, il ne dit rien à Ses disciples, à ce moment-là, de ce dont elle était une vision.

Cependant, Il fit une préface à la scène de la transfiguration par une déclaration qui prouve qu'elle est une représentation de Son Royaume millénaire — quoique pas le Royaume lui-même, qui n'était pas encore venu sur la terre. A cause de l'interruption fait par un nouveau chapitre entre Matth 16 : 27-28 et Matth. 17 : 1-9, la plupart des gens ne voient pas la relation qui existe entre ces deux passages, lesquels étaient réunis quand, sous la direction de Dieu, le livre fut écrit ; car la Bible ne fut divisée en chapitres que 1500 ans environ après que st Matthieu eut écrit cet évangile. Ces versets devraient être lus à la suite les uns des autres parce qu'ils traitent du même sujet. Jésus montre dans le verset 27 de Matthieu 16 que, à Sa Seconde Venue et à Son Royaume (Matth. 25 : 31), Il récompenserait chacun selon ses œuvres. Puis, parlant toujours de Sa Seconde Venue et de Son Royaume, Il déclare (v. 28) que quelques-uns de Ses auditeurs ne mourraient pas jusqu'à ce qu'ils L'aient vu venir dans Son Royaume. Or, tous Ses auditeurs sont morts depuis 18 siècles au moins et le Royaume n'est pas encore ici. Comment alors, devons-nous comprendre Ses paroles que quelques-uns de Ses auditeurs ne mourraient pas avant de L'avoir vu venir dans Son Royaume ? Nous répondons : Trois de Ses auditeurs, Pierre, Jacques et Jean, L'ont vu venir dans Son Royaume dans la scène de la transfiguration, non dans la réalité, mais dans une vision de la réalité, dans une représentation (ou image Trad.) de Son Second Avènement et de Son Royaume ; car la déclaration que quelques-uns ne mourraient pas jusqu’à ce qu'ils L'aient vu venir dans Son Royaume, est suivie immédiatement du récit de l'accomplissement de cette déclaration de Jésus au verset 28, c’est-à-dire que la transfiguration fut provoquée par Jésus pour que quelques-uns de Ses auditeurs eussent la possibilité, avant leur mort, de Le voir dans une vision de Son Second Avènement et de Son Royaume, lesquels, en réalité, ne devaient venir que des siècles plus tard. Aussi furent-ils vus, non dans leur réalité, mais dans leur image. C'est ainsi que ces trois disciples, dans la scène de la transfiguration, virent une « représentation » de la venue de notre Seigneur dans Son Royaume. En outre, ils virent par la vision d'Élie, une « représentation » de l'Église, la phase spirituelle du Royaume, car Élie est un type de l'Église (Matth. 11 : 14 ; voir les deux versions révisées — angl. — Trad.) ; et par la vision de Moïse, ils virent une « représentation » des fidèles de l'Ancien Testament la phase terrestre du Royaume. Ainsi considérée, la scène de la transfiguration donne une « représentation » complète du Royaume : dans son chef, Jésus, et dans ses deux phases, l'Église triomphante de l'Age de l'Évangile et les Anciens Dignes. En conséquence, Élie et Moïse réels ne se trouvaient pas du tout sur la sainte montagne ; il n'y avait là d'eux que des « représentations », eux-mêmes étant morts, inconscients dans la tombe, attendant leur réveil quand viendra la phase terrestre du Royaume dont ils feront partie. Ainsi ce passage s'harmonise-t-il magnifiquement avec la pensée que les morts sont inconscients, et la raison pour laquelle il est considéré par quelques-uns en désaccord avec elle, c'est qu'ils ne l'étudient pas à la lumière versée par lui, par le contexte et par les passages parallèles.

LE BRIGAND MOURANT ET LE PARADIS

On nous demande de mettre d'accord notre pensée que les morts sont inconscients avec la promesse que fit notre Seigneur au brigand mourant, que ce dernier serait avec Lui dans le Paradis (Luc 23 : 42, 43). La manière dont le passage est ponctué dans la Version Autorisée (et dans nos versions françaises — Trad.) lui fait déclarer que le jour où Jésus fit la promesse, Lui et le brigand seraient ensemble dans le Paradis. Ce passage est un exemple parfait de la différence qui résulte souvent dans le sens d'une phrase à cause d'un changement de ponctuation. Nous nous souvenons tous que du temps ou nous allions à l'école, nous avions dans nos rhétoriques des exemples d'une même phrase qui, différemment ponctuée, signifiait tout autre chose. Par exemple, nous avions la phrase suivante donnée deux fois, mais ponctuée différemment chaque fois, comme exemple de la manière dont le sens de quelques phrases peut être grandement altéré par un changement dans leur ponctuation. « La femme, sans son homme, est une bête sauvage ». « La femme ! Sans elle, l'homme est une bête sauvage ! » (*). 

(*) Exemples en anglais :

« Woman without her man, is a savage beast »

La femme, sans son homme, est une bête sauvage. »

« Woman ! Without her, man is a savage beast !

La femme ! Sans elle (her), l’homme est une bête sauvage !

            (*) Exemples en français : phrase bien ponctuée ; L’avion vole dans le ciel ; l’auto roule sur la route ; la péniche glisse sur l'eau du canal ; les passants se promènent.

            Mal ponctuée : l’avion vole ; dans le ciel l’auto roule ; sur la route la péniche glisse ; sur l’eau du canal les passants se promènent ! ..

La première phrase, composée (dans le texte anglais, voir note Trad.) des mêmes mots que la dernière mais ponctuée différemment, est aussi injurieuse pour le sexe féminin que la dernière est flatteuse. De même, le sens de Luc 23 : 43, tel qu'il se lit maintenant dans la Version Autorisée, peut être considérablement changé par une altération de sa ponctuation. Dans la Version Autorisée, ce verset se lit comme suit : « Jésus lui dit : En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis ». Dans la déclaration de Jésus, telle qu'elle est donnée dans notre version commune, il faut noter que la virgule est placée avant le mot « aujourd'hui ». Si nous placions la virgule après le mot « aujourd'hui » et faisions une déclaration en style direct des paroles suivantes comme le fait la Version Autorisée, le passage se lirait comme suit : « Jésus lui dit : En vérité : je te le dis aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis ». La différence produite par la ponctuation différente est celle-ci : tandis que par la première méthode de ponctuation Jésus promet que ce jour-même, comme date définie, ils seront ensemble dans le Paradis, par la dernière méthode de ponctuation, Jésus, le jour de Sa mort, promit au brigand repentant que dans un avenir indéfini, ils seraient ensemble dans le Paradis.

Mais pourrait demander quelqu'un : « Pourquoi changez-vous la place de la virgule ? Pourquoi ne pas accepter la place de la virgule telle qu'elle se trouve dans la Version Autorisée » Voici notre  réponse : Puisque la ponctuation ne fut inventée qu’après le neuvième siècle après Jésus-Christ, la virgule dans ce verset n'y a pas été placée par inspiration divine : et puisque des hommes non inspirés ont placé tous ces signes de ponctuation dans la Bible, nous avons le droit d'examiner la question pour voir si un signe de ponctuation est à la place convenable dans ce verset et dans d'autres versets de la Bible. Si Dieu, par Luc inspiré, avait placé cette virgule ou la place la Version Autorisée, la question serait résolue ; mais Luc écrivit ces mots au premier siècle, et les signes de ponctuation ne furent inventés qu'au neuvième siècle ; or, nous n'avons aucune trace de cette virgule, où la place la Version Autorisée, dans aucun des manuscrits grecs écrits avant le quinzième siècle : la question de savoir si elle est placée exactement doit donc être décidée par son accord ou son désaccord avec ce passage et les autres Écritures. Mais, demandera peut-être quelqu'un : « Comment pouvons-nous découvrir la place exacte de la virgule » ?  Nous répondons : les termes de la phrase, la nature des événements rapportés et l'enseignement général des Écritures nous aideront à connaître la place exacte de la virgule. Si, par exemple, nous soutenions avec la majorité des chrétiens que le Paradis et le Ciel sont un seul et même lieu, la vérité nous défendrait de placer la virgule où la Version Autorisée la met, car Jésus n'alla pas au ciel ni ne pensait y aller ce jour-là, et par conséquent n'aurait pas dit au brigand qu'il serait avec Lui ce même jour dans le Paradis. Il est évident que le troisième jour après, Jésus n'était pas encore monté au ciel, puisqu'Il dit à Marie : « Je ne suis pas encore monté vers mon Père » (Jean 20 : 17). Il ne monta pas au ciel jusqu'au quarante troisième jour, après qu'Il eut fait la promesse de Luc 23 : 43 au brigand mourant (Actes 1 : 3). Par conséquent, du point de vue de l'identité du Paradis et du Ciel, la virgule avant le mot « aujourd’hui », dans la Version Autorisée, est fausse, comme les faits le prouvent et de ce point de vue, elle devrait suivre le mot « aujourd'hui ».

            Une juste compréhension de ce que signifie le mot Paradis nous aidera davantage à ponctuer convenablement la phrase. Qu'est-ce que le Paradis ? Ce mot est un mot arabe qui, dans cette langue, signifie jardin. Dans la Bible arabe, on lit ainsi Genèse 2 : 8. « Et le Seigneur Dieu planta un paradis à l'orient, en Eden, et il y mit l'homme qu'il avait formé ». Ainsi, à l'origine, le Paradis désigne le jardin d'Eden. C'est pourquoi nous nous exprimons correctement quand nous disons qu'Adam et Ève étaient dans le Paradis avant qu'ils eussent péché et qu'ils furent chassés du Paradis après leur péché. Ce mot se rapporte donc primitivement à la demeure parfaite et bienheureuse de nos premiers parents dans leur condition d'innocence. Mais, par le péché, ce Paradis fut perdu pour nous. La Bible parle-t-elle d'un autre Paradis ? Oui. Elle déclare que pendant le Millénium (ou Age millénaire Trad.), la terre entière sera comme le Jardin d'Eden (Èz. 36 : 35, 36 ; Esaïe 35 : 1, 2). C'est vers ce Paradis que l'Apôtre Paul fut enlevé, non pas d'une manière effective, mais dans une vision (2 Cor. 12 : 4), après avoir été précédemment dans la même vision générale, ravi jusqu'au troisième ciel (2 Cor. 12 : 2). Ici aussi l'idée de Paradis est celle d'une demeure de félicité terrestre parfaite. C'est parce que le mot Paradis est employé pour désigner une demeure de félicité parfaite que Dieu l'emploie pour désigner Sa demeure (Apoc. 2 : 7). Le brigand étant mort avant que nul autre que Jésus ait reçu l'engendrement de l'esprit de filiation (Matth. 3 : 16, 17 ; Jean 7 : 39), il ne pouvait naturellement pas, lui, aller au ciel, le Paradis de Dieu (Jean 3 : 3, 5, 13). En outre, il est évident que Jésus et lui n'allèrent pas ce jour-là dans ce Paradis de Dieu (Apoc. 2 : 7), parce que Jésus Lui-même déclare n'y avoir pas été avant Sa résurrection (Jean 20 : 17). Ils n'auraient pu aller non plus dans le Paradis primitif où étaient Adam et Ève, puisque son existence avait été de peu de durée, car personne n'étant là pour le cultiver, il perdit bientôt sa perfection, et si au temps de Noé, plus de 1650 ans plus tard, quelque chose de paradisiaque subsistait encore, le déluge le dévasta certainement. Le Paradis originel n'existait donc pas quand Jésus fit la promesse, et par conséquent ils n'y allèrent pas ce jour-là. Et puisque le Paradis millénaire n'existait pas encore quand Jésus prononça ces paroles, ils ne purent y aller ce jour-là. Ces considérations prouvent que la virgule est mal placée dans la Version Autorisée (et dans nos versions françaises Trad.) et qu'elle devrait être placée après le mot « aujourd'hui ».

            Une autre considération prouve la même chose : les mots « en vérité » que Jésus employa dans Sa réponse à la requête du brigand mourant. Le mot grec traduit ici par « en vérité » est amen, qui signifie : il en sera ainsi. Qu'est-ce qui sera ainsi ? Nous répondons : la chose que demandait le brigand. Et que désirait-il ? Que Jésus se souvienne de lui quand Il viendrait dans Son Royaume. Amen, c'est-à-dire : Oui ! Je me souviendrai de toi quand Je viendrai dans Mon Royaume, fut la réponse de Jésus. Cette demande fut-elle exaucée ce jour-là ? Nous répondons : Puisque la requête du brigand était que Jésus se souvienne de lui quand Il viendrait dans Son Royaume, et que Jésus n'est pas encore venu dans Son Royaume, la requête ne pouvait être accordée ce jour-là, ni depuis. Cette requête ne sera accordée que lorsque Jésus sera venu dans Son Royaume, lequel est encore futur. Le reste de la réponse de Jésus montre quand se réaliserait ce souvenir, c'est-à-dire quand le Royaume de Dieu serait en puissance sur la terre et changerait cette terre en un Paradis. Alors Jésus aura avec Lui le brigand repentant. En d'autres termes, ce passage montre que ce brigand aura une portion bénie dans le Paradis terrestre qui doit être restauré par Jésus, quand, durant Son Royaume, Il régnera sur la terre. En conséquence, nous voyons une fois de plus que la virgule devrait suivre le mot « aujourd'hui », et que la phrase devrait se lire ainsi : « En vérité, je te le dis « aujourd'hui », tu seras avec moi dans le paradis ». Quand ? Après que Jésus sera venu dans Son Royaume et aura restauré le Paradis.

Mais certains pourraient objecter que si tel est l'emploi du mot « aujourd'hui » dans la phrase, pourquoi Jésus n'a-t-Il  pas omis ce mot, puisqu'il est évident qu'Il parlait ce jour-là ? Nous répondons : S'il n'avait eu une force d'expression spéciale, le mot « aujourd'hui » aurait été omis dans la phrase. Mais il y avait des raisons particulières pour que le mot « aujourd'hui » fût dans la phrase, employé par Jésus. Les circonstances ainsi que la nature de la demande du brigand et la réponse de Jésus exigent l’emploi du mot « aujourd'hui » dans cette phrase particulière. Souvenons-nous que ce fut par le péché d'Adam que le premier Paradis et le Royaume de Dieu furent perdus pour la race, et que ce fut par le péché d'Adam que toute la race, y compris le brigand repentant devint pécheresse. Souvenons-nous aussi que ce jour même où la promesse fut faite au brigand, Jésus mourait comme substitut d'Adam et le nôtre, afin de faire la réconciliation pour le péché, afin de rétablir le Royaume de Dieu parmi les hommes, afin de changer cette terre en un Paradis, et afin de rendre les hommes au Royaume de Dieu et au Paradis. Le jour de la mort de Jésus était donc, par ces événements, très intimement lié à la restauration du Royaume de Dieu et du Paradis pour la race. C'est pourquoi, en employant le mot « aujourd'hui », Il donna, par le fait des événements de ce jour-là, par Sa promesse au brigand repentant, le plus solennel des engagements. Nous pourrions paraphraser ainsi Sa réponse : « En ce jour, ou il semble que Je meure comme un imposteur, et ou il ne paraît pas que Je sois le Roi promis qui doit bénir le monde, tu exerces la foi en Mon messianisme en dépit des apparences contraires. C'est pourquoi, Moi qui, aujourd'hui, meurs pour effacer le mal amené par Adam sur sa race, Moi qui meurs pour restaurer le Royaume de Dieu, pour faire de la terre entière un Paradis, et réintégrer la race dans le Paradis, en ce jour solennel, en retour de ton acte de foi. Je te fais une promesse et Je garantis la promesse par les solennités de ce jour, le jour de Ma mort, en offrande pour le péché, et voici cette promesse : tu seras avec Moi dans le Paradis que Je rétablirai quand Je viendrai, au dernier jour, établir Mon Royaume sur toute la terre ».

Il est évident que les termes employés dans le texte aussi bien que les enseignements d'autres passages des Écritures au sujet de ces termes, prouvent que ce jour-là ils ne seraient pas dans le Paradis ; par conséquent, ils prouvent que la virgule avant le mot « aujourd'hui », dans notre Version Autorisée (et dans les versions françaises Trad.) est non seulement incorrecte, mais qu'elle devrait être placée après le mot « aujourd'hui ». Ainsi, ce passage convenablement ponctué, est en parfait accord avec la pensée que les morts sont inconscients : car il n'y est question, ni directement, ni implicitement, de la demeure des morts ou d'une condition consciente des morts, mais il implique qu'aucun d'entre nous ne sera avec Jésus avant le Millénium.

AVEC LE CORPS SANS LE CORPS

            Certains pensent que la description faite par st. Paul d'une des visions dont il a été témoin (2 Cor. 12 : 1-4) si ce fut avec ou sans le corps, il ne le savait pas, prouve qu'il y a dans l'homme un être spirituel qui peut vivre et agir comme une personne, soit dans son corps, soit en dehors de son corps. Quelques questions nous sont parvenues sur ce point spécial de notre sujet. Selon notre compréhension, ces questions sont basées sur une conception erronée de la pensée de l'Apôtre. Rien dans ce que dit l'Apôtre ne contient une allusion à un être spirituel qui serait dans l'homme et qui vivrait et agirait lorsqu'il est séparé du corps. Les choses décrites par st. Paul nous donnent la clé de sa pensée. Parmi les Corinthiens, il y en avait qui dénigraient l’Apôtre, niant même qu'il fût un Apôtre. Cela conduisit st. Paul à défendre son apostolat, ce qu'il fait dans toute la seconde épître aux Corinthiens, plus particulièrement dans les chapitres 10 à 12. Dans la première partie du chapitre 12, il montre qu'il avait eu des visions et des révélations que seul un Apôtre pouvait avoir, ce qui était une preuve de son apostolat. C'est dans le cours du récit d'une de ces visions et révélations que nous trouvons les paroles dans lesquelles quelques-uns pensent trouver la preuve que chaque être humain a en lui un être spirituel qui peut vivre et agir comme une personne en dehors de son corps. Mais, ainsi que nous venons de le dire, la description que donne st. Paul de cette vision est en désaccord avec une telle idée. Admettons pour le moment que la base de l'argument soit correcte — qu'un être spirituel avait probablement quitté le corps de st. Paul — il s'ensuivrait dans ce cas que st. Paul aurait été mort pendant la vision, chose qui, naturellement, n'arriva pas, chose pendant laquelle il aurait été inconscient et n'aurait par conséquent rien vu ni entendu (Eccl. 9 : 5, 6), chose qu'il aurait connue plus tard, si elle était arrivée ; tandis qu'il nous dit qu' il eut cette vision, mais qu'il ne sait pas si ce fut avec ou sans son corps. Dans la vision, il fut emporté et franchit le cours des siècles jusqu'au Millénium — le temps du troisième ciel et de la troisième terre symboliques — et les choses qu'il vit dans la vision — d'abord le troisième ciel, puis plus tard le Paradis — sont évidemment les mêmes que st Jean vit plus tard dans une de ses visions à Patmos (Apoc. 21 : 1). Le premier ciel symbolique — les puissances de gouvernement spirituel — et la première terre symbolique — la société — furent détruits par le déluge (2 Pi. 3 : 5, 6) ; le second ciel et la seconde terre symboliques, « le ciel et la terre d'à présent » doivent être détruits dans la Grande Détresse qui est déjà commencée (2 Pi. 3 : 7, 10-12 ; Apoc. 21 : 1), et le troisième ciel et la troisième terre symboliques — « les nouveaux cieux et la nouvelle terre » (2 Pi. 3 : 13 ; Apoc. 21 : 1) seront établis durant le Règne de mille ans de Christ. Ce furent ces derniers, le troisième ciel et la troisième terre symboliques, en même temps que la terre littérale changée en un Paradis (2 Cor. 12 : 2-4) que st- Paul vit dans cette vision. La vision, cependant, fut de telle nature, qu'il était impossible à st. Paul de dire s'il l'avait vue avec son corps, c'est-à-dire avec ses yeux physiques, ou s'il l'avait vue sans son corps, c'est-à-dire sans ses yeux physiques, mais avec les yeux de son esprit. Ainsi donc, l'Apôtre ne pouvait déterminer si c'était une vision physique ou mentale ; c'est là ce qu'il nous dit en 2 Cor. 12 : 1-4. Naturellement, ceux qui abordent ces versets avec l'idée préconçue qui provient de la fausseté de Satan et qui est si généralement acceptée, que dans chaque être humain il y a un être spirituel capable de vivre et d'agir en dehors et indépendamment de son corps, tombent facilement dans l'erreur du questionneur et y sont aidés par la malheureuse traduction que nous avons ici du mot grec « en » par le mot français « dans » ; et des mots grecs « ektos » et « choris » par les mots français « hors de » ; tandis qu'ici il est incontestable que le premier de ces mots aurait dû être rendu par le mot « avec », et que le second et le troisième auraient dû être rendus par le mot « sans ».

            Voici quelques passages parmi les nombreux autres, dans lesquels le mot grec « en » est rendu par le mot anglais « with » (avec) : Matth. 7 : 2 ; 20 : 15 ; 22 : 37 ; 25 : 16 ; 26 : 52 ; Marc 4 : 30 ; Luc 1 : 51 ; 4 : 32, 36 (en anglais) (*) [Ces remarques ne s'appliquent pas dans le texte français pour tous les passages cités Trad.] ; Actes 2 : 46 ; 11 : 26 ; Rom. 9 : 22 ; 2 Cor. 7 : 8 ; 13 : 12, etc., etc., etc. En 1 Cor. 6 :18, ektos est rendu convenablement par « sans ». Et « choris » est convenablement traduit « sans » trente-quatre fois sur les trente-neuf fois qu'on le rencontre dans le Nouveau Testament grec et dans quatre des cinq autres cas, il est rendu par des mots dont le sens est synonyme du mot « sans ». Voici quelques exemples : Matth. 13 : 34 ; Jean 1 : 3 ; Rom. 3 : 21, 28 ; 4 : 6 ; 10 : 14 ; Eph. 2 : 12 ; Philip. 2 : 14 ; Héb. 11 : 6 ; etc., etc. En conséquence, le sens de la phrase en 2 Cor. 12 : 1-4 montre que les traductions des expressions qui prêtent à l'erreur une apparence de vérité, sont ici incorrectes et que pour cette raison dans les versets 2 et 3, les expressions grecques traduites par « dans le corps » et « hors du corps » devraient être rendues par « avec le corps » et « sans le corps ». Avec ces traductions, les exposés de st Paul dans ces textes sont clairs, d'accord avec eux-mêmes et d'accord avec tous les autres passages et doctrines des Écritures ; car il vit la vision, mais était-ce avec ses yeux physiques ou mentaux, il n'en était pas sûr ; tandis que la traduction « dans le corps » et « hors du corps », rend le passage obscur, en contradiction avec lui-même et avec d'autres passages et doctrines des Écritures.

RACHEL ET LE FILS DE LA VEUVE

            En Genèse 35 : 18, il nous est dit que Rachel étant mourante, « son âme s'en allait » et dans 1 Rois : 17 : 21, 22, il nous est dit à propos du fils de l'hôtesse d'Élie que, tandis qu'il était mort, Élie pria que son âme revînt au-dedans de lui et que, lorsque son âme fut revenue dans son corps, il vécut. Ces deux passages servent de point d'appui à ceux qui enseignent que l'âme humaine n'est pas la personne humaine, mais qu'elle est un être spirituel au-dedans de la personne humaine, qui la quitte à la mort, reste loin d'elle tant qu'elle est morte, et retourne à elle et entre dans son corps à la résurrection, et que pendant son absence du corps, elle vit et agit comme être spirituel. Avant de donner notre explication de ces passages, nous désirons dire que nulle part dans les Écritures, excepté dans le premier mensonge de Satan (Gen. 3 : 4, 5 ; Jean 8 : 44), il n'est enseigné qu'un être humain devient en mourant un être spirituel, c'est-à-dire qu'il devient comme les dieux, les anges qui sont des esprits (Ps. 8 : 5 ; 97 : 7 ; Héb. 2 : 7 ; 1 : 6, 7, 14). Cette doctrine est une des pensées de la principale série d'erreurs qui aient jamais été enseignées ; et son auteur étant Satan, c’est la garantie que c'est une erreur. Selon cette doctrine, l'homme est un mélange de natures, l'une animale et l'autre spirituelle, et la mort de l'homme est la séparation de celles-ci ; tandis que d'après la Bible, l'homme est une âme qui naît à l'existence par l'union de son corps et du principe de vie, et qui cesse d'exister, c'est-à-dire, meurt, par la séparation du corps et du principe de vie. Les réponses correctes aux questions suivantes réfuteront l'erreur de Satan et démontreront la vérité de Dieu sur ce sujet. Si la mort est la séparation de l'âme et du corps, comment le fait de mettre quelqu'un sous l'eau une demi-heure peut-il chasser l'être spirituel de son corps plutôt qu'en le mettant sous la même eau, convenablement équipé d'un vêtement de scaphandrier ou dans un sous-marin ? Mais si la mort est la séparation du corps et du principe de vie, que nous tirons de l'air, nous voyons tout de suite que la première expérience produit la mort, mais que la dernière ne la produit pas ; car la première, et non la dernière expérience, sépare le principe de vie du corps. Si la mort est la séparation du corps et de l'âme — un esprit — pourquoi le fait de placer quelqu'un dans le vide absolu pendant une demi-heure amènerait-il l'esprit à quitter le corps plutôt qu'en le mettant dans une pièce bien ventilée ? Mais si la mort est la séparation du corps et du principe de vie, dérivé de l'air, nous voyons tout de suite pourquoi la première expérience produit la mort et pourquoi la dernière expérience ne la produit pas.

            Si la mort est la séparation du corps et de l'âme — un esprit — pourquoi, en serrant étroitement la gorge d'une personne pendant une demi-heure, fait-on sortir l'esprit hors de son corps plutôt qu'en lui serrant le bout de son doigt une demi-heure ? Mais si la mort est la séparation du corps et du principe de vie, tiré de l'air, nous pouvons voir facilement comment la première expérience en privant quelqu'un de l'air qui entretient sa vie, produirait la mort, tandis que la dernière expérience ne le fera pas. De nouveau, si la mort est la séparation du corps et de l'âme — un esprit — pourquoi en mettant quelqu'un un dans un espace étroit où l'air ne peut être changé, fait-on sortir son esprit de lui plutôt qu'en le mettant dans une chambre spacieuse et bien aérée ? Mais si la mort est la séparation du corps et du principe de vie, tiré de l'air, nous voyons facilement pourquoi la première expérience produit la mort et pourquoi la dernière expérience ne le fait pas. Si la mort est la séparation du corps et de l'âme — un esprit — pourquoi en enterrant quelqu'un vivant, le temps nécessaire, ferait-on sortir l'esprit de son corps plutôt qu'en le plaçant dans une cave spacieuse ?  Mais si la mort est la séparation du corps et du principe de vie, tiré de l'air, nous pouvons voir facilement pourquoi la première expérience et non la dernière, produit la mort. Si la mort est la séparation du corps et de l'âme — un esprit — pourquoi le fait de fermer simultanément les narines et la bouche de quelqu'un avec les mains pendant une demi-heure, ferait-il sortir I'esprit de son corps plutôt que de lui fermer les yeux et de lui boucher simultanément les oreilles avec les mains une demi-heure ? Mais si la mort est la séparation du corps et du principe de vie, tiré de l'air, nous pouvons voir facilement comment il se fait que la première expérience produit la mort et pas la seconde. Si la mort est la séparation du corps et de l'âme — un esprit — pourquoi le fait pour quelqu'un d'être dans une chambre pleine de gaz chasserait-il son esprit de son corps plutôt que le fait d'être dans une chambre bien aérée ? Mais si la mort est la séparation du corps et du principe de vie, tire de l'air, nous pouvons voir facilement pourquoi la première expérience produit la mort, mais pas la seconde. Dans chacun des cas, et d'autres pourraient être cités, nous voyons que la mort est la séparation, non de l'âme, mais de la vie d'avec le corps. Ces faits sont parfaitement en harmonie avec les Écritures qui enseignent que la mort est une séparation du corps et du principe de vie, d'où résulte la dissolution de l'âme, jusqu'au réveil des morts, comme on peut le voir clairement dans Ps. 146 : 4 « Son souffle de vie s'en va, il rentre dans la terre, et ce même jour ses desseins périssent ».

            Assurément, les passages : Genèse 35 : 18 ; 1 Rois 17 : 21, 22 sont d'accord avec ces pensées. Si nos traducteurs avaient employé dans ces passages le mot vie à la place du mot âme, ils auraient rendu ces Écritures d'accord avec tous les passages et toutes les doctrines de l'Écriture et avec tous les faits de la nature et de l'expérience à ce sujet, Le mot hébreu néphesh, rendu par âme dans ces trois versets, signifie en premier lieu vie, et, parce que la vie est la base de l'existence de l'âme, en vertu de cette relation le mot néphesh a pris la seconde signification savoir : âme. Cent vingt-trois fois ce mot est rendu dans notre Bible par vie et il aurait dû être rendu ainsi dans ces trois versets. Si l'on emploie le mot vie au lieu du mot âme, dans ces versets, ceux-ci deviennent clairs immédiatement. Nous citerons maintenant le passage ainsi traduit et nous sommes sur que nos lecteurs remarqueront tout de suite l'amélioration ; « Et il arriva comme sa vie s'en allait (car elle mourut [sa vie fut séparée de son corps]) qu'elle appela son nom Ben-oni » (Gen. 35 : 18). « Et [Élie] dit : Éternel, mon Dieu ! Fais revenir, je te prie, la vie de cet enfant au-dedans de lui. Et l'Éternel écouta la voix d'Elle et fit revenir la vie de l'enfant au-dedans de lui et il vécut. » [il vécut de nouveau] » (1 Rois 17 : 21, 22). On voit ainsi que ces versets sont d'accord avec nos exposés des Écritures. Ils n'enseignent pas du tout que l'âme est un être spirituel qui vit et agit comme un être conscient indépendamment du corps. L'âme est la personne, et quand la personne meurt, l'âme meurt ; car elles sont une seule et même chose. « L'âme qui pèche mourra » (Ezéch. 18 : 4, 20).

ANGES OU ESPRITS

Quelquefois, le récit des croyances des Pharisiens et de l'incrédulité des Sadducéens en ce qui concerne la résurrection et les anges ou esprits, rapporté en Actes 23 : 6-9, est employé pour appuyer leur position par ceux qui enseignent que l'esprit humain est un être spirituel qui après la mort, vit et est conscient indépendamment de nos corps. Voici notre réponse à l'objection présentée : Celui qui nous pose la question affirme que trois choses sont envisagées dans ce passage: (1) la résurrection, (2) les anges et (3) les esprits, tandis que le passage lui-même dit expressément que deux choses seulement sont envisagées dans les points discutés : « Les Sadducéens disent qu'il n'y a pas de résurrection, ni d'ange, ni d'esprit; mais les Pharisiens confessent l'un et l'autre ». Par conséquent, par ange et esprit, une seule et même chose est désignée ici. Mais, demandera peut-être quelqu'un : Pourquoi les termes ange et esprit sont-ils employés tous deux s'ils ne désignent qu'une seule chose ? Notre réponse est que le mot grec aggelos n'a pas toujours le sens d'un esprit ; il signifie un messager, soit humain, soit spirituel, et il est traduit ici par « ange » ; pour cette raison, le mot « esprit » est employé pour montrer qu'il s'agit non d'un être humain, mais d'un être spirituel. En d'autres termes, le mot « esprit » est employé dans la phrase, non pour désigner une troisième chose, mais pour limiter et expliquer la signification de la seconde chose mentionnée dans les croyances des Pharisiens et l'incrédulité des Sadducéens. En anglais (et en français également Trad.), le mot ange a une signification très spécifique, car il se rapporte exclusivement dans notre langage, quand il est employé littéralement à un ordre d'êtres spirituels ; mais cela n'est pas vrai en ce qui concerne le mot grec aggelos duquel dérive notre mot ange, et pour lequel notre mot ange est souvent employé dans la traduction du grec. Les passages suivants montrent que le mot grec aggelos peut aussi avoir le sens d'un messager humain : Matth. 11 : 10 ; Luc 7 : 24 ; 9 : 52 ; Jacq. 2 : 25 ; Apoc. 1 : 20 ; 2 : 1, 8, 12, 18 ; 3 : 1, 5, 7, 14. C'est parce que le mot grec aggelos peut signifier soit un messager humain, soit un messager spirituel, que nous appelons en français un ange, que st. Luc écrivant en grec explique que, par le mot aggelos, il veut parler dans ces versets d'un aggelos esprit non d'un aggelos humain. Nous pouvons aussi remarquer ici que le mot hébreu pour ange malauch (*) [Strong, référ. 4397 : mal'ak] — est aussi employé fréquemment dans l'Ancien Testament pour désigner des messagers humains, comme le prouvent les exemples suivants Gen. 32 : 3, 6 ; Nombres 20 : 14 ; 21 : 21 ; 22 : 5 ; Josué 6 : 17, 25 ; Juges 6 : 35 ; 11 : 12-14, 17, 19. En vérité, malauch est traduit messager et ambassadeur presque aussi fréquemment qu'ange. Ces considérations montrent que Actes 23 : 6-9 ne se rapportent pas du tout à des êtres humains qui auraient dans la mort une existence, comme êtres spirituels, indépendante de leur corps. Ce passage se rapporte à la résurrection et aux anges comme êtres spirituels seulement. Il ne se réfère pas à des esprits (supposés) d'êtres humains.

CAR POUR LUI, TOUS VIVENT

            Une question nous a été posée, basée sur Luc 20 : 37, 38, nous demandant d'harmoniser nos exposés avec ce passage, spécialement sa dernière phrase : « car pour lui, tous vivent ».

            En réponse, nous disons que nos exposés sont entièrement d'accord avec ce passage. Il faut noter que le paragraphe entier traite de la résurrection des morts — non de l'état conscient des morts. — Le contexte montre que les Sadducéens vinrent vers Jésus pour essayer de réfuter la doctrine de la résurrection par la question : Duquel la femme qui eut sept maris sera-t-elle la femme à la résurrection ? (vers. 27-33). Aussi aisément qu'une ménagère enlève d'un coup de balai les toiles d'araignées accumulées dans quelque coin négligé d'une chambre, Jésus renverse la base de leur argument, en montrant qu'à la résurrection les gens ne se marieront, ni ne donneront en mariage, parce qu'ils seront comme les anges — sans sexe — (versets 34-36). Ayant de la sorte réfuté l'argument par lequel les Sadducéens espéraient renverser la doctrine de la résurrection des morts, Jésus continue en donnant une preuve — non de l'état conscient des morts — mais de la résurrection des morts, dans les versets 37 et 38. Il cite Dieu disant à Moïse au buisson (Ex. 3 : 6) qu'Il était « le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob ». Jésus tirait de cette déclaration ce raisonnement que l'idée des Sadducéens d'après laquelle les humains morts sont morts comme des bêtes et n'auront jamais d'autre vie, est évidemment fausse, parce que Dieu ne Se serait pas appelé le Dieu d'Abraham d'Isaac et de Jacob, s'ils devaient être éternellement morts : car en S'appelant leur Dieu, Il a déclaré Lui-même être en relation d'alliance avec eux, alliance suivant laquelle Il a formé le dessein de les employer à bénir toutes les nations (Gen. 12 : 3 ; 22 : 18 ; 28 : 14) ; c'est pourquoi, ils ne pouvaient pas, comme des bêtes, être morts à jamais. « Il n'est pas un Dieu [en relation d'alliance avec] des morts, mais des vivants ». Le fait qu'Il  fut comme leur Dieu, en relation d'alliance avec eux prouve, suivant le raisonnement de Jésus, qu'ils auront une résurrection, qu'un jour, en harmonie avec l'alliance, ils seront réveillés de la mort, et ainsi ils revivront et, dans leur seconde vie, ils béniront les nations selon l'alliance que Dieu a faite avec eux. Qu'on nous permette d'insister sur le fait que Jésus cite ce passage pour prouver, non que les morts sont dans un état conscient, mais que les morts seront ressuscités et qu'ils auront une autre vie quand leur séjour dans la mort sera terminé.

Si les morts étaient dans un état conscient, il ne s'ensuivrait pas nécessairement qu'ils devraient avoir une résurrection ; les anciens philosophes grecs eux-mêmes, les païens les plus logiques qui aient jamais vécu, soutenaient que les morts étaient dans un état conscient, mais niaient leur résurrection (Act. 17 : 32). Par conséquent, aucune logique déduction en faveur d'une résurrection des morts ne peut être tirée de la doctrine de l'état conscient des morts. Au contraire, si les morts étaient dans un état conscient il ne pourrait y avoir rien d'une telle résurrection, parce que (1) les Écritures nient que le corps ressuscitera (1 Cor. 15 : 35-38), et parce que (2) Les Écritures enseignent que l'âme sera ressuscitée (Act. 2 : 24-32 ; Ps. 16 : 10 ; 30 : 3 ; 49 : 15 ; 89 : 48). On voit donc que la doctrine de l'état conscient des morts contredit la doctrine de la résurrection, et que les philosophes grecs mêmes, en raison de leur foi dans l'état conscient des morts, niaient la résurrection.

Mais c'est la dernière partie du verset 38 (de Luc 20 Trad.) « car pour lui, tous vivent », que les avocats de l'état conscient des morts citent comme preuve que les morts sont vivants, et par conséquent conscients. A l'emploi qu'ils font du passage, nous opposons la réponse suivante : L'expression « pour lui tous vivent » doit [must] signifier obligatoirement une des deux choses suivantes : (1) que tous se sont consacrés à Dieu et qu'ils ont donc donné leur tout, leur vie même, en service vivant, ou (2) que tous sont à Ses yeux, comme s'ils étaient vivants. Il est évident que la première pensée n'est pas vraie du tout, car la plupart des humains vivent pour le péché, pour eux-mêmes, pour le monde, et non pour Dieu ; et si les méchants qui sont morts étaient conscients, ils ne seraient pas vivants pour Dieu, dans le sens de servir Dieu. La seconde pensée est évidemment correcte, c'est-à-dire qu'aux yeux de Dieu, tous sont comme s'ils étaient vivants. La Diaglott, une des meilleures traductions, rend la phrase en harmonie avec cette pensée : « car tous pour lui sont vivants ». Comment donc Dieu peut-Il les considérer comme vivants ? Voici notre réponse : De même que, à cause du péché d’Adam, Il les considère tous comme morts (Matth. 8 : 22 ; 2 Cor. 5 : 14 ; Ephés. 2 : 1, 5 ; Rom. 5 : 12, 15 ; 1 Cor. 15 : 22), quoique tous ne soient pas encore entrés dans l'état de mort, de même, à cause de la Rançon de Christ comme le prix d'achat garantissant le réveil des morts, Dieu, en vue du réveil certain des morts, les considère tous vivants, quoique les humains n'aient pas encore été réveillés de la mort. C'est pourquoi Dieu parle de leur mort comme d'un sommeil (Daniel 12 : 2 ; Act. 7 : 60 ; Jean 11 : 11-14). Dans ce sens et dans aucun autre, tous vivent pour Lui. Ainsi, en considération de la Rançon, Dieu « donne la vie aux morts [les considère comme vivants] et appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient » (Rom. 4 : 17), à cause de ce qu'Il se propose de faire pour eux : les relever de la mort. Il deviendra encore plus évident que cette pensée est la signification correcte de ces mots, si nous renforçons l'expression « pour lui » comme suit : pour (« unto » — Trad.) lui tous vivent. Et c'est évidemment la pensée de Jésus, car Il emploie l'expression « car pour lui tous vivent », pour prouver, non l'état conscient des morts, mais la résurrection des morts. La Rançon garantissant pour tous les hommes une autre vie, lorsque leur stage dans la mort sera achevé, Dieu peut très justement, par anticipation, les considérer, les compter comme vivants. En conséquence, ce passage contredit l'idée de l'état conscient des morts et prouve que, à cause de la résurrection des morts, Dieu par anticipation les compte comme vivants.

LES ÂMES SOUS L'AUTEL

            Un assez grand nombre de personnes ont demandé si la référence aux âmes sous l'autel criant vengeance (Apoc. 6 : 9-11) n’est pas une preuve de l'état conscient des morts. Nous répondons que le passage en question est hautement symbolique et se trouve dans un livre qui est, de l'aveu de tous, un des livres les plus symboliques qui aient jamais été écrits (Apoc. 1 : 1 — Darby — « signifiée », c'est-à-dire, a donné les pensées par des signes, des symboles, des figures). Par conséquent il convient de n'être pas dogmatique sur la question. L'autel en question a été diversement interprété ; quelques-uns considèrent qu'il représente la terre, d'autres qu'il représente Christ. En concordance avec ces deux vues, on a suggéré la pensée que les fidèles du Seigneur — les âmes de ceux qui furent tués pour la Parole de Dieu et le témoignage qu'ils rendirent — s'étant consacrés jusqu'à la mort, ont été persécutés à cause de leur loyauté envers Dieu, et qu'ainsi plus ou moins de leur vitalité a été consumée par leurs persécuteurs, jusqu'à leur mort ; et dans leur mort, leurs souffrances par suite de traitements injustes, ils sont représentés symboliquement criant vengeance à Dieu. Une chose est certaine : c'est que les fidèles eux-mêmes ne crieraient pas à Dieu de les venger (Rom. 12 : 14, 19-21 ; Matth. 5 : 43-48 ; Act. 7 : 60). Ce cri de vengeance, par conséquent, doit se comprendre quelque peu d'après la manière dont le sang d'Abel a crié de la terre vengeance vers Dieu (Gen. 4 : 10, 11 ; Hébr. 12 : 24) sur le principe que les actes et les souffrances parlent souvent plus fort que les paroles (Hébr. 11 : 4). Ces souffrances, infligées contrairement à la justice, sont personnifiées dans ce passage comme les âmes de ceux qui ont été tués pour la Parole de Dieu et le témoignage qu'ils ont rendu, criant vengeance à Dieu. Chaque injustice crie vengeance à Dieu dans le sens qu'elle en appelle à Lui, le défenseur de la justice, afin qu'Il dispense la rétribution pour l'injustice. Mais comme les saints eux-mêmes ne voudraient pas prier pour que la vengeance soit exécutée sur leur ennemis, ce doit être les injustices qu'ils ont souffertes qui sont personnifiées en eux demandant à Dieu la vengeance. Nous voyons donc que les saints, dans la mort injuste qu'ils ont soufferte, ne crient pas réellement vengeance à Dieu, mais que les injustices qu'ils ont endurées font appel à la justice pour la rétribution ; par conséquent le passage à l'étude n'implique aucune idée quelconque quant à leur état conscient dans la mort pas plus que le sang d'Abel qui crie vengeance — sans son vocal bien entendu — de la terre vers Dieu, n'implique pas qu'Abel est conscient dans la mort.

L'ARDENT DÉSIR DE SAINT PAUL

Quelques-uns de nos lecteurs nous ont demandé si le langage de st. Paul en Phil. 1 : 23 « J'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ » ne prouve pas que les morts sont dans un état conscient. Une analyse serrée de ses paroles avant et après ce verset et de passages parallèles ne favorise pas une telle pensée. Dans ces versets (Phil. 1 : 20-25), l'Apôtre nous dit qu'il ne sait pas s'il préfère la vie avec ses souffrances et ses bénédictions de service pour les frères ou la mort avec sa délivrance de la peine et des souffrances. Il confesse qu'il est fortement pressé quant à laquelle de ces deux choses, la vie ou la mort, il devrait choisir (v. 22, 23). Entre ces deux choses par conséquent, il lui était indifférent de choisir, puisque toutes deux avaient de tels accompagnements qu'il ne pouvait décider laquelle des deux il désirait le plus. Mais dans le v. 23, il mentionne deux autres choses qui sont bien meilleures que la vie ou la mort ; donc ces deux choses doivent être une troisième et une quatrième choses. Ces troisième et quatrième choses sont d'après la « Version Autorisée » s'en aller et être avec Christ. Dans ce verset, le mot grec analysai est traduit « s'en aller » ; mais dans le seul autre passage où on le trouve, dans le Nouveau Testament, il est rendu par « revenir ». « Soyez vous-mêmes semblables à des hommes qui attendent leur Maître à quelque moment qu'il revienne des noces » (Luc 12 : 36). Le mot analysai signifie à la fois partir et revenir dans le grec classique. Laquelle de ces deux traductions convient dans Phil. 1 : 23 ? Remarquons que dans le passage de Luc, le mot est employé dans une parabole, illustrant le Second Avènement du Seigneur. Notre Seigneur a enseigne que l'Église recevrait Sa récompense à Son retour du ciel et non avant (Matth. 16 : 27 ; Apoc. 11 : 18) ; dans la résurrection, et non avant (Luc 14 :14) ; que l'esprit doit être sauvé au Jour du Seigneur, et non avant (1 Cor. 5 : 5), et que ce ne sera qu'après Son retour que l'Église Le verra et sera avec Lui (1 Jean 3 : 2 ; Jean 14 : 2, 3 ; 1 Thess. 4 : 16, 17). Par conséquent st. Paul croyait que pour la première fois il verrait le Seigneur Jésus et serait avec Lui, après le Second Avènement de ce dernier. Ces considérations prouvent que le mot analysai, en Phil. 1 : 23, devrait être rendu, non par s'en aller, mais par revenir. La traduction devrait donc être : « J'ai le désir de revenir et d'être avec Christ ». Ce sont là, bien entendu, les choses qui sont bien meilleures que les deux autres choses, la vie ou la mort; et nous reconnaissons immédiatement que ce sont des choses différentes de la vie et de la mort. C'est cette bienheureuse espérance que Dieu avait donnée à l'Église de chérir (Phil. 3 : 20 ; 1 Thess. 1 : 10 ; Tite 2 : 13 ; Apoc. 22 : 20). Et c'était là l'espérance que l'Apôtre exprimait en Phil. 1 : 23, qui doit se réaliser au retour de Christ par la résurrection. Ces considérations prouvent que ces mots : « J'ai le désir... etc, » devraient être mis entre parenthèses. Elle prouvent également que le passage ne traite pas de l'état conscient des morts et qu'il ne devrait donc pas être cité pour appuyer cette doctrine.

L'HOMME EXTÉRIEUR — L'HOMME INTÉRIEUR

            Certains ont demandé si le langage de st- Paul en 2 Cor. 4 : 16 à 5 :10 n'est pas une preuve de l'état conscient des morts. Nous croyons qu'une analyse soigneuse de ce passage prouve que l'Apôtre n'y parle que du chrétien seulement car lui seul a un homme extérieur et un homme intérieur. L'homme intérieur, st. Paul l'examine sous trois points de vue : (1) revêtus de notre « tabernacle terrestre », nos corps naturels, etc., dans la vie présente (2  Cor. 5 : 1, 2, 4, 6, 8, 9) ; (2) « dévêtus » ou « nus », ou « absents du corps » et « loin du Seigneur », c'est-à-dire dans la condition de mort (2 Cor. 5 : 3, 4. 8, 9) ; et (3) nous avons « un édifice de Dieu », « revêtus de notre domicile céleste », « vêtus », « auprès du Seigneur », c'est-à-dire dans la condition de la résurrection (2 Cor. 5 : 1, 2, 3, 4, 8). Si l'on garde bien dans l'esprit ces trois points de vue ainsi que ce qui est signifié par l'homme intérieur et l'homme extérieur, on reconnaît que le passage ne dit rien du tout au sujet de l'état conscient des morts. La raison qui pousse certaines personnes à penser que ce passage enseigne l'état conscient des morts, c'est qu'elles supposent que l’expression « homme extérieur » signifie le corps de chaque être humain, et l'expression « homme intérieur », un être spirituel qu'ils imaginent demeurer dans chaque corps humain vivant. Ils interprètent ce passage avec cette pensée à l'esprit, de sorte qu'ils y trouvent l'enseignement de l'état conscient des morts. Si leur théorie était juste, il faudrait tirer de ce passage la conclusion qu'à leur mort tous les êtres humains reçoivent leur corps de résurrection et ensuite vont vers le Seigneur et sont avec Lui dans le bonheur éternel. Cette idée contredit non seulement de nombreux autres passages des Écritures, mais aussi ce passage lui-même. Il n'est pas vrai que les souffrances de tous les hommes servent à l’éternel bonheur de tous les hommes (2 Cor. 4 : 16-18). Il n'est pas vrai que les méchants recevront une demeure — un corps — éternel dans les cieux (2 Cor. 5 : 1). Il n'est pas vrai qu'ils désirent la demeure — le corps — du ciel (v. 2). Il n'est pas vrai qu'ils désirent ardemment que la vie — l'immortalité — leur soit donnée, ce que, d'après leur théorie, leurs esprits supposés ont déjà, et qu'ils ne pourraient par conséquent pas désirer acquérir dans l'avenir (v. 4 ; Rom. 2 : 7). Il n'est pas vrai que Dieu a agi dans tous les hommes en vue de cette chose-là (v. 5). Il n'est pas vrai que tous les hommes aiment mieux mourir pour être dans la résurrection avec le Seigneur (v. 8.). Il n'est pas vrai que tous les hommes travaillent afin de pouvoir être après cette vie, toujours agréables au Seigneur (v. 9). Ces déclarations sont vraies seulement du peuple Fidèle du Seigneur. L'homme intérieur, qui fait le sujet de cette portion des Écritures, et dont il est dit qu'il doit être revêtu d'un corps céleste, est la possession du véritable chrétien seulement. Il n'appartient pas du tout à l'homme naturel. Quel est donc le sens des expressions « l'homme extérieur » et « l'homme intérieur » ? La première signifie l'être humain, le corps naturel avec tout ce qu'il est et ce qu'il a ; la dernière signifie, le nouveau cœur, le nouvel esprit et la nouvelle volonté commencés dans le chrétien à sa consécration au Seigneur. Ce n'est pas un être spirituel, c'est un cœur saint et une pensée sainte, une disposition sainte, un esprit saint. Naturellement tous les hommes ont l'homme extérieur ; mais seuls les enfants de Dieu, engendrés de l'Esprit ont l'homme intérieur. Cet homme intérieur est une disposition céleste commencée dans la Nouvelle-Créature à la consécration, et qui est faite de facultés spirituelles et de la disposition spirituelle que développe l'exercice de ces facultés spirituelles. Les Écritures donnent une variété de noms à cette disposition céleste des fidèles enfants de Dieu. Elle est appelée une onction de la part du Saint (1 Jean 2 : 20), une onction (1 Jean 2 : 27 ; Act. 10 : 38 ; 2 Cor. 1 : 21), le Christ (1 Cor. 12 : 12, 13 ; Phil. 1 : 21), Christ les prémices (1 Cor. 15 : 23), Christ, la semence d'Abraham (Gal. 3 : 16, 29), Christ en vous (Col. 1 : 27 ; Rom. 8 : 10 ; Gal. 2 : 20 ; Eph. 3 : 17), l'homme intérieur (Eph. 3 : 16), la Nouvelle-Créature (2 Cor. 5 : 17 ; Gal. 6 : 15), l'homme nouveau (Eph. 4 : 24 ; Col. 3 : 10), l'homme caché du cœur (1 Pi. 3 : 4), et le plus fréquemment l'Esprit, l'Esprit de Dieu, l'Esprit de Christ en nous (Rom. 8 : 1, 4, 5, 6, 9-11, 13-16, 23, 26, 27 ; Matth. 26 : 41 ; Gal. 5 : 16, 17). Si nous examinons les contextes qui renferment ces diverses expressions, nous verrons que, dans chaque cas, elles sont attribuées à de Fidèles chrétiens seulement. Par conséquent ils ont, eux, et eux seulement, l'homme intérieur.

            Dieu promit que si cet homme intérieur était exercé avec fidélité par un loyal emploi de Son esprit de Sa parole et de Ses moyens providentiels, Il le développerait à la perfection parmi les diverses expériences et épreuves, ce chrétien fidèle coopérant avec Lui dans ce bon travail subissant de bon cœur les souffrances, les privations et les sacrifices pour la vérité et la justice qui se présentent dans le chemin étroit dans l'espérance de développer un caractère qui durerait éternellement (2 Cor. 4 : 16, 17), et à cette fin détachant ses affections des choses terrestres et les attachant aux choses célestes (v. 18 ; Col. 3 :1-4). Une telle conduite mènerait à la monde leurs corps humains — à la dissolution de leur demeure terrestre de ce tabernacle — mais c'est une étape que les Écritures montrent qu'il serait nécessaire de franchir s'ils voulaient gagner les corps de résurrection — leur demeure éternelle dans les cieux (2 Cor. 5 : 1) deviendrait la leur durant le Second Avènement de Christ (Phil. 3 : 20, 21 ; 1 Thess. 4 : 16-18). Ces corps sont de nature divine (2 Pi. 1 : 4), et par conséquent, incorruptibles et immortels (1 Cor. 15 : 50-54 ; 2 Cor. 5 : 4). Ce sont ces corps glorieux que les saints ont désirés ardemment (2 Cor. 5 : 2). Ce n' est pas l'état de mort qu'ils désiraient car dans cette condition la Nouvelle-Créature — le nouveau cœur, le nouvel esprit — est nue — n'a pas de corps et est inconsciente — (2 Cor. 5 : 3, 4 ; Eccl. 9 : 5, 6). C'est afin que la Nouvelle-Créature puisse recevoir son corps de résurrection — qu'elle soit revêtue ; c'est la raison pour laquelle ils ont voulu supporter les fardeaux du chemin étroit au milieu desquels ils ont gémi (2 Cor. 5 : 4). C'est Dieu Lui-même qui produisit pour ces Nouvelles-Créatures le caractère qui convenait à leurs corps de résurrection et qui leur donna d'abord Son esprit, Sa pensée et Son cœur saints, la première partie de la nature divine, comme des arrhes, un gage, afin que, s'ils étaient fidèles, ils puissent recevoir dans la résurrection le reste de la nature divine, le glorieux corps divin, pour que soit complété ce qu'ils avaient reçu de la nature divine (2 Cor. 5 : 5). Cela leur donna comme Nouvelles-Créatures ici-bas, la confiance qui les rendit capables de marcher par la foi et non par la vue pendant qu'ils demeuraient dans le corps et loin du Seigneur (v. 6), la confiance que bien qu'au temps marqué ils entreraient dans la mort (absents du corps), plus tard, dans la résurrection ils seraient présents avec le Seigneur (v. 8), car c'est seulement à la résurrection, au Second Avènement de Christ qu'ils ont le privilège de voir Christ d'être semblables à Lui et d'être avec Lui (Jean 14 : 2, 3 ; Col. 3 : 4 ; 1 Thess. 4 : 16, 17 ; 1 Jean 3 : 2 ; Phil. 3 : 20, 21). Cette glorieuse espérance les rendit capables de travailler dans l'intérêt de la cause de Dieu pour le perfectionnement de leurs Nouvelles-Créatures à la ressemblance de Christ jusqu'à la mort de sorte qu'ils puissent Lui être agréables, soit qu'ils fussent présents avec Lui dans leurs corps de résurrection, ou, dans la mort, absents de Lui et de leurs corps naturels (2 Cor. 5 : 9) ; car les fidèles ont toujours été conscients qu'ils doivent paraître après leur résurrection devant le trône de Jugement de Christ pour recevoir leur récompense qui est accrue par leurs bonnes actions et diminuée par les mauvaises (2 Cor. 5 : 10 ; Matth. 16 : 27 ; Apoc. 11 : 18).

Comme il est ainsi clairement montré que 2 Cor. 4 : 16 à 5 : 10 s'applique aux fidèles seuls ! Il n'y est fait aucune allusion à l'humanité en général. Pas un mot n'y est dit au sujet de quelqu'un de conscient dans la mort. Il n'y est pas enseigné qu'être absent du corps, c'est être présent avec le Seigneur, comme certains, à contresens, citent et expliquent le v. 8. Au contraire, ce verset comme tous les autres passages des Écritures qui traitent de ce sujet montre qu'être absent du corps — être dans l'état de mort — est une tout autre chose qu'être présent avec le Seigneur — (1) « être absent du corps et (2) être présent avec le Seigneur ». Le premier commence pour le saint à sa mort ; le dernier, au Second Avènement, le Jour du Jugement dans la résurrection.

L'ESPRIT

Un certain nombre de lecteurs de notre ouvrage « La Vie - la Mort et l'Au-delà », nous ont écrit pour s'informer comment nous pouvons concilier les vues qui y sont émises sur l'état d'inconscience de l'homme dans la mort avec les textes suivants des Écritures : « Le corps sans l'esprit est mort ». « La poussière retourne à la terre, comme elle y avait été, et I'esprit retourne à Dieu qui l'a donné ». « Père ! Entre tes mains, je remets mon esprit. Et ayant dit cela, il expira ». « Etienne priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit... il s'endormit » (Jacques 2 : 26 ; Eccl. 12 : 7 ; Luc 23 : 46 ; Act 7 : 59, 60). Ces correspondants tiennent ce raisonnement que ces passages semblent montrer qu'il y a dans l'homme un être spirituel qui le quitte à la mort et qui ensuite vit hors du corps consciemment, dans le bonheur ou le tourment. En expliquant ces passages et en montrant leur harmonie avec les autres Écritures, il nous serait nécessaire de rechercher les différentes significations des mots hébreux et grecs traduits dans ces passages par les mots « esprit » et « Il expira » (dans l’anglais : « il rendit l'esprit » Trad.). Le mot hébreu ruach et le mot grec pneuma sont rendus (dans les versions françaises Trad.) par âme.

Si nous dirigeons nos recherches vers n’importe quel dictionnaire classique hébreu ou grec ordinaire, nous trouvons qu'aux mots ruach et pneuma sont données de très nombreuses définitions différentes. Le sens de la racine de ces mots est pouvoir invisible (ou puissance « power » Trad.), et de là, ils sont employés pour indiquer une variété de choses qui sont invisibles et puissantes. Avec l'idée de pouvoir invisible comme base de leur signification, ces mots ont pris le sens (1) d'influence ou pouvoir (Gen. 1 : 2 ; Juges 15 : 14 ; Job 33 : 4 ; Luc 1 :35 ; Jean 20 : 22, 23 [dans les deux derniers passages, on lit dans le grec un saint esprit, c’est-à-dire un saint pouvoir ou sainte influence] ; 1 Cor. 14 : 12). Le mot rendu par spirituels dans 1 Cor. 14 : 12 est le mot grec pour esprits ou puissances, tandis que le mot dons est en ital., ce qui signifie qu'il n'y a pas de mot correspondant dans le texte grec. Partant de la même base, ces mots ont pris encore la signification de (2) vent, comme puissance invisible (Gen. 8 : 1 ; Ex. 15 : 10 ; Nombres 11 : 31 ; Jean 3 : 8). Du sens de vent, le mot par une transition de pensée très facile, a pris la signification de (3) souffle, pouvoir invisible également (Job 15 : 30 ; Lam. 4 : 20 ; Ezéch. 37 : 5, 9 ; Eccl. 3 : 19). En raison de ce que le principe de vie fut tiré à l'origine de l'oxygène (Gen. 2 : 7) et ensuite maintenu par lui dans la respiration, ces mots ont de leur sens de souffle passé à celui de (4) principe de vie, un pouvoir invisible (Eccl. 3 : 31 ; Gen. 7 : 22 ; Apoc. 11 : 11 ; 13 : 15). Puisque notre énergie dépend largement de la condition de notre principe de vie, ces mots ont pris la signification de (5) vigueur ou animation, un pouvoir invisible (Gen. 45 : 27 ; Juges 15 : 19). Le privilège de vivre étant étroitement lié au principe de vie, ces mots ont revêtu la signification de (6) privilège de vivre, un pouvoir invisible (Nombres 16 : 22 ; Ps. 31 : 5 ; Matth. 27 : 50). Comme l'esprit, le cœur, les dispositions, la volonté sont des pouvoirs invisibles, ces mots signifient aussi (7) l'esprit (« mind »), le cœur, la disposition, la volonté, soit de Dieu, de Christ, de l'Église ou du monde (Ez. 36 : 26 ; Ps. 34 : 18 ; 1 Cor. 2 : 12 ; 2 Tim. 1 : 7 ; Rom. 8 : 15). Les êtres spirituels étant invisibles et puissants, ces mots signifient également (8) un esprit, c'est-à-dire un être spirituel (Ps. 104 : 4 ; Hébr. 1 : 14 ; Jean 4 : 24 ; Act. 19 : 12, 13, 15). Finalement, parce que la doctrine, ou l'enseignement, est un pouvoir (ou puissance) invisible, ces mots sont employés avec le sens de (9) doctrine, d'enseignement (Esaïe 11 : 4 ; 29 : 24 ; 2 Thess. 2 : 2, 8 ; 1 Jean 4 : 1-3, 6). Les Écritures montrent ainsi que ces mots ruach et pneuma sont employés dans neuf sens distincts au moins dans la Bible.

LE CORPS SANS L'ESPRIT

            Laquelle de ces acceptions convient-elle dans les passages que nous étudions — Jacques 2 : 26 ; Eccl. 12 : 7 ; Luc 23 : 46 ; Act. 7 : 59, 60 — ? Examinons tous les passages à tour de rôle en les comparant avec ces neuf définitions, et cet examen nous aidera à comprendre l'emploi spécial de ruach et de pneuma dans chacun d'eux. En premier lieu, comparons Jacques 2 : 26 : « Le corps sans le pneuma est mort », avec ces différentes définitions. Manifestement, les définitions (1) influence ou pouvoir, (2) vent, (5) vigueur ou animation, (6) privilège de vivre et (9) doctrine, ne peuvent convenir ici, et par conséquent point n'est besoin de discuter davantage à leur sujet. Il nous reste quatre définitions dont il est bon d'examiner spécialement l'à-propos dans ce verset: (3) souffle, (4) principe de vie, (7) esprit (« rnind »), cœur, disposition, volonté et (8) être spirituel. Le contexte élimine la définition (7), car la comparaison faite par st. Jacques entre la foi sans les œuvres et le corps sans pneuma, ne serait pas heureuse si pneuma signifiait ici cœur, esprit (« mind »), disposition, volonté. Une telle définition, ici, ne rendrait pas sa pensée claire comme devrait le faire une comparaison qu'il emploie. La définition (8) est appliquée ici par certains de ceux qui enseignent l'état conscient des morts ; mais d'autres parmi eux sont tout à fait dans le doute sur ce point comme on peut le voir par la lecture de ce verset dans la marge de la Bible où l'on a noté souffle au lieu d'esprit. Dans  le grec, on trouve l'article défini, à, le, devant le mot soma, corps, mais il ne se trouve pas devant pneuma. L'absence de l'article devant pneuma et sa présence avant le mot soma — corps — implique que pneuma ne signifie pas ici un être spirituel, car si cela était l'article défini aurait été placé devant pneuma, de même qu'il est employé devant soma. C'est sans doute cette considération qui a motivé l'insertion du mot souffle dans la marge de nos Bibles. Non seulement l'absence de l'article devant pneuma s'oppose à ce que nous lui donnions dans ce verset le sens d’être spirituel, mais le fait que st Jacques ne restreint pas ici le mot soma au corps humain, mais l'applique à n'importe quel sorte de corps animal — homme, bête, poisson, oiseau ou reptile — s'y oppose également. Il ne se peut donc pas que par pneuma il ait voulu parler d'un être spirituel, puisque nous savons qu'il n'y a pas d'esprits (d'êtres spirituels) dans les corps des bêtes, poissons, oiseaux et reptiles. En outre, la Bible n'enseigne nulle part qu'il y ait un être spirituel dans un corps charnel quelconque qui, à la mort, le quitterait et vivrait en dehors de lui comme un être conscient Par conséquent dans ce passage, pneuma ne peut prendre la définition (8) d'un être spirituel. Nous restons avec les définitions (3) et (4) lesquelles conviendraient, soit l'une soit l'autre ; il est en effet également vrai que le corps sans le souffle ou sans le principe de vie est mort, de même que la foi sans les œuvres est morte.

L'ESPRIT RETOURNE A DIEU

Nous examinerons maintenant le sens du mot ruach dans Eccl. 12 : 7 : « la poussière retourne à la terre, comme elle y avait été, et l'esprit [ruach] retourne à Dieu qui l'a donné ». Comme pour la discussion de Jacq. 2 : 26, nous avons commencé par le procédé d'élimination, nous ferons de même pour ce passage. Il va de soi que les définitions (1) influence ou pouvoir, (2) vent (3) souffle, (5) vigueur, (7) pensée (« mind »), cœur, disposition, volonté et (9) doctrine, ne si adaptent pas à ce verset, car si on les y appliquait, le sens serait incompréhensible. Cela limite le choix d'une définition de ruach dans ce passage, à trois acceptions, à savoir: (4) le principe de vie, (6) le privilège de vivre et (8) un être spirituel. Dans la pratique, tous ceux qui croient à l'état conscient des morts affirment qu'ici le mot ruach a le sens (8) d’un être spirituel. Mais une pensée plus approfondie montre que c'est inadmissible ; car avant tout donner ici à ruach le sens (8) d'un être spirituel, c'est faire enseigner à ce passage l'universalisme ; car il établit la loi universelle que, dans la mort, le corps retourne à sa poussière native et le ruach à Dieu ; et comme le corps demeure où il retourne, ainsi le ruach demeurerait où il retourne. Cela voudrait dire que si ruach signifie un être spirituel, les bons et les méchants également seront avec Dieu, c'est-à-dire auront la vie éternelle. Outre cela, le sens (8) d'un être spirituel donné ici à ruach implique une seconde fausse doctrine, celle que Dieu donne à chacun, lors de son engendrement ou de sa naissance, un être spirituel qui doit habiter dans son corps. Cela ferait nécessairement que Dieu donnerait à de tels êtres spirituels l'occasion inévitable de pécher, et ce serait rendre Dieu en partie responsable de leur péché. En outre, nulle part la Bible n'enseigne que Dieu, en dehors de la création d’Adam et d'Ève, et de Jésus comme être humain, ait, d’une manière directe, fait agir Sa puissance créatrice en faveur des êtres humains appelés à l'existence. La Bible n'enseigne non plus nulle part ou n'implique que Dieu donne à chaque corps humain, à son engendrement, à sa naissance, ou à quelqu'autre moment, un ruach  dans le sens (8) d'être spirituel. Mais elle enseigne que par les facultés de procréation que Dieu donna à l'origine à l'être humain mâle et femelle (Gen. 1 : 27, 28), nos âmes — nos êtres sensibles, et non pas des êtres spirituels — nous vinrent de nos pères et nos corps de la terre par nos mères (Gen. 46 : 26, 27 ; Ex. 1 : 5 ; 1 Rois 8 : 19 ; 2 Chron. 6 : 9 ; Hébr. 7 : 5, 10 ; Gen. 24 : 47). En dehors de la Bible, l'expérience nous prouve encore que nos corps nous viennent de la terre par nos mères qui, des éléments de la terre tirés de leurs aliments, nourrissent les fœtus en voie de développement jusqu'à ce qu'ils soient prêts à naître. En conséquence, l'âme doit venir du père. Enfin, nulle part la Bible n'enseigne ou n'implique que le ruach des êtres humains soit un être spirituel ; car la Bible n'enseigne pas que nous sommes des hybrides, en partie des êtres humains, en partie des êtres spirituels... Pour ces sept raisons, le mot ruach, dans le passage « le ruach retourne à Dieu qui l'a donné », ne peut pas signifier un être spirituel qui continue de vivre une existence consciente après notre mort. En conséquence, seules les définitions (4) principe de vie et (6) privilège de vivre, restent à appliquer dans ce passage comme le sens de ruach. De ces deux définitions, (6) le privilège de vivre est, sans doute, la meilleure pour ruach  dans ce verset, car Dieu donna d'une façon directe à Adam et Ève et à Jésus le privilège de vivre comme des êtres humains, et nous le donna à nous d'une manière indirecte par le moyen de l'hérédité d'Adam et de nos autres ancêtres. Et quand nous mourons, selon Eccl. 12 : 7, nos corps retournent à leur poussière native (Gen. 3 : 19), et notre privilège de vivre retourne à son Donateur, Dieu, dans le sens qu'Il nous l'enlève et le garde en Son pouvoir, en attendant d'en disposer comme Il Lui plaira au Jour du Jugement.

REMETTRE L'ESPRIT A DIEU

Examinons maintenant le sens de pneuma en Luc 23 : 46 : « Père, entre tes mains je remets mon pneuma ».  « Et ayant dit cela, il expira ». De nouveau, nous procédons par élimination. Il est évident que pneuma n'est pas employé dans ce passage dans le sens de (1) influence ou pouvoir, (2) vent, (3) souffle, (5) vigueur, animation, (7) pensée (« mind »), cœur, disposition, volonté, ou (9) doctrine. Il n'est pas employé non plus dans le sens (8) d'un être spirituel, parce que Jésus, comme être humain, ayant été rendu à tous égards semblable à nous, hors l'imperfection (Hébr.  2 : 14, 16, 17 ; 4 : 15 ; Phil. 2 :7,8), puisque nous n'avons pas en nous d'être spirituel, Il n'en eut pas un en Lui-même, et ne pouvait donc en mourant le recommander à la garde de Dieu. Le fait que David employa ces mots pour lui-même et aussi comme une prophétie de l'emploi que Jésus devait en faire à Sa mort (Ps. 31 : 5), prouve que le ruach du (Ps. 31 : 5) et le pneuma du passage que nous considérons, ont le même sens, pneuma ne peut donc pas avoir dans Luc 23 : 46 le sens d'un être spirituel, car David n’en avait pas un. Il ne reste donc plus que deux définitions sur les neuf pour notre étude de Luc 23 : 46 : (4) le principe de vie et (6) le privilège de vivre. De ces deux définitions, la plus exacte est sans doute (6) le privilège de vivre. Par conséquent le sens du passage est que, en mourant, Jésus remit au Père Son privilège de vivre, étant pleinement soumis à la volonté du Père quant à ce qu'il en adviendrait. Et il a plu au Père d'employer le privilège de vivre de Jésus comme être humain, lequel, dans Son cas, était le droit à la vie comme être humain pour prix de la Rançon de ]'Église actuellement, et Il veut aussi l'employer pour le monde dans le Millénium ; il a plu également au Père de donner le privilège de vivre de Christ comme être divin, lequel, dans Son cas, était le droit à la vie comme être divin, à Jésus à Sa résurrection, pour Son avantage personnel comme Sa possession inhérente d'être vivant. Combien ce passage ainsi interprété décrit d'une manière satisfaisante la pleine obéissance et la pleine soumission du Seigneur Jésus au Père et Sa confiance en Lui au moment où Il subissait l'étreinte de la mort !

La dernière partie de Luc 23 : 46 « Il rendit l'âme » est une mauvaise traduction. Ces mots sont employés pour traduire un seul mot grec ; non pas le nom pneuma, mais le verbe exepneusen, qui signifie littéralement : il expira. Le mot ghost dans le vieil anglais signifie un être spirituel quelconque, mais il sert maintenant à désigner un être spirituel qui a une existence personnelle consciente en dehors du corps humain qui avait été, croit-on, son corps, et qu’il est supposé avoir quitté à la mort. Comme nous l'avons déjà dit, nulle part la Bible n'enseigne ou n'implique qu'un tel pneuma existe dans un être humain, ou existe séparément en dehors de l'être humain après la mort. L’enseignement qu'il y a dans l'homme un être spirituel qui, à la mort, quitte le corps et vit conscient, séparé de lui, fut inventé par Satan et fut à l'origine imposé par lui par fraude, comme l'un des trois premiers mensonges qu'il prononça, les trois mensonges par lesquels il trompa Ève et détruisit la famille humaine tout entière (Gen. 3 : 4,5,13 ; 2 Cor. 11 : 3 ; 1 Tim. 2 : 14 ; Jean 8 : 44) ; et il s'en est servi depuis efficacement au point de tromper presque toute la race humaine. En Matth. 27 : 50, le passage parallèle se lit : « Jésus... rendit l'esprit (rendu en anglais par « ghost » Trad.). Dans ce verset le mot esprit est la traduction de pneuma. Mais cette partie du verset étant le parallèle, c'est-à-dire le synonyme de exepneusen de Luc 23 : 46, elle signifie exactement ce que cette expression veut dire en Luc 23 : 46 : Il expira, Par conséquent en Matth. 27 : 50, on aurait dû rendre pneuma par (3) souffle, ou (4) principe de vie, ou (6) privilège de vivre, l'une quelconque de ces trois traductions comme objet du verbe « rendre » est avec son verbe l'équivalent de l'expression : Il expira, Il mourut.

Le mot pneuma, tel qu'il est employé en Actes 7 : 59, 60 : « Etienne priait, disant : Seigneur Jésus, reçoit mon esprit.. il s'endormit » est tout à fait semblable comme sens aux paroles de Jésus mourant, en Luc 23 : 46 « Père, entre tes mains je remets mon esprit ». Pour les mêmes raisons données plus haut dans l'étude de ce passage, le mot pneuma en Actes 7 : 59 signifie évidemment (6) le privilège de vivre. D'après le langage de ce verset, st. Etienne priait notre Seigneur Jésus de prendre sous Sa garde le droit à la vie d'Étienne  comme être divin et c’est  dans cette foi qu'il s'endormit, expression qui prouve qu'il devint inconscient dans la mort et qu'il y demeura.

Ainsi avons-nous examiné tous les textes des Écritures qui, d'après  quelques-uns, enseignent le tourment éternel et l'état conscient des morts, et nous avons trouvé qu'aucun d'eux n'enseigne cela. La voix unanime des Écritures, appuyées par la raison et les faits, avec une force irréfutable et avec une multiplicité écrasante de preuves, proclame avec une puissance invincible le message que les morts sont inconscients, que le salaire du péché est la mort — non la vie éternelle dans le tourment — et que le don de Dieu est la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur (Rom. 6 : 23) ! « Choisis la vie afin que tu vives » — Deut 30 : 19 D.

Explorez l’Écriture ! Éprouvez et voyez

La sagesse de Dieu, sa sublime harmonie !

 

APPENDICE - 2e partie

EXEMPLES DE

TROMPERIE SATANIQUE

NORMAN VINCENT PEALE

            Le Docteur Peale est encore un de ces hommes de grande influence que Satan a utilisé pour répandre ses tromperies. Le Reader's Digest l'a mis en vedette avec le titre « Il n'y a pas de mort » — et ce titre seul témoigne combien il est pleinement le porte-parole du mensonge originel de Satan. Écoutons ses propres paroles, auxquelles nous ajouterons quelques commentaires entre crochets :

« Durant de nombreuses années j'ai enregistré une série d'incidents qui appuient la croyance que la vie et non la mort, est le principe fondamental de notre univers [la Bible ne parle jamais de la vie comme principe fondamental de la race déchue d'Adam, car la mort a été amenée sur tous par le péché d'Adam, et la vie ne peut venir que par le sang de Jésus, qui est mort comme son prix en rançon, son prix correspondant — car pour nous la vie est le « don de Dieu par Jésus Christ notre Seigneur » — Rom. 5 : 12-21 ; 6 : 23]. A travers eux [ces séries d'incidents, et non « la parole prophétique (rendue) plus ferme » — 2 Pi. 1 : 19] j'ai acquis la conviction inébranlable [dans le mensonge de Satan] qu'il n'y a pas de mort [nous mettons en italique], que l'ici et l'au-delà sont un.

« Lorsque je parvins à cette conclusion [contraire à la Parole de Dieu] je trouvais que cette philosophie était la plus satisfaisante et la plus convaincante de toute ma vie [« Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par de vaines déceptions, selon l'enseignement des hommes, selon les éléments du monde, et non selon Christ » — Col. 2 : 8]. Les expériences suivantes sont celles qui m'ont convaincu que les esprits humains, des deux côtés de la mort, vivent en communion ininterrompue [donc, selon le Dr. Peale, il n'est aucun besoin du jour de la résurrection ! et la Bible est tout à fait dans l'erreur quand elle dit (1 Cor 15 :16-18) que s'il n'y a pas de résurrection alors ceux aussi qui se sont endormis en Christ ont péri !]...

« Un membre de mon église, Madame Bryson Kalt, raconte que le mari et les trois enfants d'une tante furent brûlés vifs dans l'incendie de leur maison. La tante fut gravement brûlée, mais survécut trois ans. Lorsque, à la fin, elle était étendue, mourante, un rayonnement vint soudain éclairer son visage. « Tout est si beau », dit-elle. « Ils viennent à ma rencontre. Regonflez mes oreillers et laissez-moi m'endormir » [quelle faible preuve pour le Dr. Peale sur laquelle bâtir sa foi (?) ! Ne sait-il pas que les esprits mauvais, les démons en promulguant le mensonge originel de leur maître « Vous ne mourrez sûrement pas », profitent parfois des esprits humains mourants et de leur condition affaiblie pour projeter des images mentales devant eux et leur donner même des visions ?].

« Un couple de mes amis, Monsieur et Madame William Sage, habitaient dans le New Jersey, et j'allais souvent chez eux. Will Sage mourut le premier. Quelques années plus tard, alors que Madame Sage était sur son lit de mort, une expression de grande surprise passa sur son visage. Un merveilleux sourire l'éclaira alors qu'elle dit « Tiens, mais c'est Will ! ». Qu'elle le vit, ceux qui étaient près de son lit n'en eurent pas le moindre doute, [de même que Saül n'eut pas le moindre doute que c'était réellement Samuel lorsque les démons lui jouèrent la même supercherie ! Nous ne blâmons pas tant le peuple que leurs prédicateurs « qui ont fait des enduits de mauvais mortier, ayant des visions de vanité et devinant pour eux le mensonge (de Satan), disant : Ainsi dit le Seigneur, l'Éternel : — et l'Éternel n'a point parlé » — Éz. 22 : 28. « Si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse » de l'erreur — Matt. 15 : 14].

« Arthur Godfrey raconte que lorsqu'il était dans la Marine, à bord d'un destroyer, il dormait sur sa couchette. Soudain son père se tint à côté de lui, tendit la main, sourit et dit, « au revoir, fils! » Godfrey répondit  « au revoir Pa ! » Il apprit plus tard la mort de son père. Le moment de son décès avait été la période précise durant laquelle Godfrey « vit » son père dans son sommeil ».

IL REÇOIT DES MESSAGES DES ANGES DÉCHUS

Comme Saül des temps anciens, Dr.Peale reçoit des messages de ceux qui sont en fait des démons, mais ayant accepté le mensonge de Satan contre la Parole de Dieu il est, de la même façon, induit dans l'erreur que ces « esprits séducteurs » sont ses amis. Le Dr. Peale témoigne : « Je crois fermement dans la continuation de la vie après ce que nous appelons [nous mettons en italique] le passage dans la mort ». Donc il jette la Parole de Dieu derrière son dos (Néh 9 : 26 ; Ps : 50: 17) et invite les anges mauvais de Satan à le prendre dans leurs mensonges.

Lors d'une interview publiée dans The American Weekly le Dr. Peale raconte comment, après avoir appris la mort de sa mère, il était fort choqué et, en rentrant dans son appartement il mit les mains sur une Bible quand, raconte-t-il, « Soudain je sentis deux mains en forme de coupe se poser sur le sommet et derrière ma tête. Elles étaient chaudes et réelles comme les mains d'une personne vivante, et elles restèrent posées là légèrement, mais avec une pression ferme ».

Est-ce que le Docteur en théologie a oublié que selon la croyance protestante dont il faisait profession, sa mère était supposée être loin dans le ciel ? Mais tout comme Saül ne raisonna pas attentivement concernant Samuel, le Dr. Peale fut lui aussi aisément trompé et séduit, comme le fut Mère Éve des anciens jours, par le même mensonge (2 Cor. 11 : 3) ; et il conclut rapidement que c'était sa mère qui l'avait touché et lui avait donné un message.

Le Dr. Peale raconte comment son père eut une expérience semblable et aussi comment il reçut lui-même d'autres messages. Il raconte, par exemple, comment se sentant solitaire, à l'arrivée de l'automne il éprouvait le désir d'être de nouveau avec sa mère, et il se rendit donc sur sa tombe. Il raconte : « J'étais assis triste et seul. Mais brusquement les nuages se séparèrent et le soleil fit son apparition. Il me sembla alors entendre sa voix. Le message était clair et distinct. Il était donné avec son intonation bien-aimée du temps jadis : « Pourquoi cherches-tu les vivants parmi les morts ? Je ne suis pas ici. Je suis avec toi et mes bien-aimés, toujours ». Dans une explosion de lumière intérieure je me sentis merveilleusement heureux. Je savais que ce que j'avais entendu était la vérité [Comment le savait-il ? « A la loi et au témoignage : S'ils ne parlent pas selon cette parole, il n'y a pas d'aurore pour lui » — Es. 8 : 19, 20] ».

Nous voyons, par conséquent, que c'est sur la foi de visions de moribonds sur son lit de mort, de songes, d'impressions, de voix lui parlant et de mains le touchant, qui sont sans aucun doute presque tous provoqués par les démons, que Norman Vincent Peale, ce docteur en théologie de renommée mondiale, bâtit sa « foi » — donc en « obéissant » aux « doctrines des démons », à des « fables » (1 Tim. 1 : 4) et « à des songes » (Jér. 23 : 24-27), plutôt qu'à « la parole prophétique [rendue] plus ferme à laquelle vous faites bien d'être attentif » (2 Pi 1 : 19 ; Jér. 23 : 28).

Ainsi il conclut : « Le Nouveau Testament enseigne l'indestructibilité de la vie ». Absurdité ! Comment peut il se tenir face à la Parole de Dieu en Jean 3 : 36 et 1 Jean 5 : 12 ? Ces deux passages des Écritures nous disent que « Qui croit au Fils a la vie éternelle ; et celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie ». L'Apôtre Pierre, en harmonie avec la Parole de Dieu en (Ps. 145 : 20), qui déclare « qu'il exterminera tous les méchants », mentionne en (2 Pi 2 : 12) qu'ils sont « comme des bêtes sans raison, nées pour être prises et détruites... périront ». Satan lui-même sera aussi finalement détruit (Héb. 2 : 14). Nous devons « craindre celui qui peut détruire [Le Dr. Peale contredit pourtant] à la fois l'âme et le corps dans l'enfer [Géhenne] » (Matt 10 : 28 ; pour un examen attentif de chaque verset de la Bible ayant trait à l'enfer, voir chapitre V, L'Enfer de la Bible).

Au lieu d'exposer, et de publier de telles expériences comme fondement pour la foi, et de conclure « qu'il n'y a pas de mort » et que « Le Nouveau Testament enseigne l'indestructibilité de la vie » (qui sont des mensonges en contradiction directe avec la Parole de Dieu), et d'essayer de soutenir le mensonge de Satan et de le rendre trompeusement suave pour des milliers de gens confiants dans la chrétienté, les conduisant ainsi vers le spiritisme, amassant une grande culpabilité sur sa propre tête, ce docteur en théologie (et quiconque a été trompé de la même façon) devrait reconnaître le travail des démons dans les expériences décrites plus haut et désavouer de tout son cœur le mensonge de Satan, c'est-à-dire « vous ne mourrez sûrement pas », « il n' y a pas de mort », se promettant de suivre seulement la Parole de Dieu, qui est suffisante pour, « que l' homme de Dieu soit accompli et parfaitement accompli pour toute bonne œuvre » (2 Tim 3 : 16-17).

Tandis que le Dr. Peale fut une fois trompé par « deux mains en coupe », « chaudes et réelles », et une autre fois par « une intonation bien-aimée d'autrefois », de même que Saül fut pareillement trompé par l'apparition d'un vieil homme couvert d'un manteau, d'autres furent trompés par des moyens différents utilisés par ces esprits trompeurs.

RUTH MONTGOMERY

Remarquons, par exemple, le cas de l'auteur Ruth Montgomery. Des écrits spirites au moyen d'une plume ou d'un crayon tenus, sans serrer, dans la main de quelqu'un désireux de recevoir des messages, ne sont pas nouveaux. Mais Mrs. Montgomery était une dactylo. Durant des années elle avait été une amie personnelle d'Arthur Ford et, le 4 janvier 1971, le jour de sa mort, quand elle s'assit devant sa machine à écrire, elle se sentit sûre que, d'une façon ou d'une autre, il essaierait de l'atteindre. Avec ses doigts complètement relaxés sur le clavier afin que l'esprit puisse traverser son corps et utiliser ses mains, elle reçut le message désiré.

Collaborant avec l'esprit menteur, qu'elle fut conduite à croire comme étant son cher ami lui parlant du « monde au-delà », Mrs. Montgomery, avec sa capacité (?) « automatique » de taper, a reçu beaucoup d'information (mauvaise) quant à ce qui se passe là-bas. Ce démon menteur « Arthur Ford » affirme qu'il n'y a qu'une vie, qui est éternelle, et qu'il n'y a pas de mort. Il donne beaucoup de « nouvelles » concernant les activités de personnages éminents dans « le monde de l'esprit ». Il dit, par ex., qu'après avoir été frappé à mort, John F. Kennedy ne connut aucun moment d'inconscience mais qu'il fut au courant de tout ce qui se produisait sans interruption tandis qu'il passait de « l'autre côté ».

Parmi certaines de ces « fables » de démons (2 Tim. 4 : 4), on trouve les suivantes : Georges Washington fut récemment tué comme un combattant réincarné au Vietnam. Abraham Lincoln vit sur la terre, dans la chair à nouveau, cette fois en Nouvelle Orléans, où il est actif dans le problème racial du Sud. Staline est revenu dans la chair, ayant revêtu le corps d'un bébé nouveau-né en Rhodésie. Martin Luther King Jr. est occupé dans le monde de l'esprit, travaillant avec les âmes nouvellement traversées [ou passées - crossed - over] de jeunes noirs tués au Vietnam. On dit qu'il ne tient pas rancœur et qu' il est trop absorbé avec le bien-être de son peuple pour se mettre en peine au sujet de l'assassin qui éteignit sa vie terrestre. On raconte que Winston Churchill et Franklin D. Roosevelt jouissent encore de la compagnie l'un de l'autre, et que, depuis leur mort, ils discutent souvent des affaires terrestres, à la fois passées et présentes.

(Bible Standard - juillet 1975)

LA VIE APRÈS LA VIE

Dans un livre largement diffusé (1975), intitulé La Vie après la Vie et publié également sous une forme abrégée dans le Reader's Digest de janvier 1977, le Dr. Raymond A. Moody, Jr. donne ses découvertes concernant « des personnes qui ont expérimenté la « mort clinique », ont ensuite été ranimées et ont vécu pour raconter ce qui leur est arrivé pendant qu'elles étaient « mortes ».

Le docteur Moody donne un ensemble de ces cas dans lesquels l'individu entendait des bruits avant sa réanimation, se sentait se mouvoir à travers un long tunnel sombre, avait soudainement la sensation qu'il était hors de son corps physique et surveillait les essais de résurrection [resuscitation] faits sur lui, et voyait un « être » de lumière et des membres de sa famille, parents et amis. (Le Dr. Elizabeth Kubler-Ross rapporte des découvertes similaires dont certaines ont été largement diffusées dans des organes d'information et des revues groupées).

Nous apprécions tous les efforts faits pour apaiser le chagrin et l'anxiété du mourant, et pour prouver qu'il y a une vie meilleure, plus heureuse, pour l'humanité dans l'au-delà — à condition que ces efforts soient faits en harmonie avec la Parole inspirée de Dieu, la Bible et non à son opposé, (comme dans le cas du Dr. Moody). La Bible s'est prouvée si souvent être juste, étant à l'opposé des conclusions, conjectures et théories humaines (par ex., l'évolution), que nous devrions la considérer comme ayant une autorité plus élevée et étant [rendue plus] ferme (2 Pi. 1 : 16-19).

La Bible donne le meilleur réconfort au mourant et, du début à la fin, elle enseigne clairement une doctrine qu'on ne trouve nulle part ailleurs, à savoir, que la vie future pour les morts ne viendra seulement que par une résurrection des morts ; ceci est en opposition au mensonge de Satan — « Vous ne mourrez point certainement » — Gen. 3 : 4 et aux théories des religions basées sur lui qui enseignent que l'âme humaine est immortelle, qu'elle ne peut pas mourir, mais qu'elle doit vivre quelque part après la mort.

L'enseignement des écrivains de l'Ancien Testament, aussi bien que de Jésus et des Apôtres dans le Nouveau Testament, est que, à la mort, l'âme humaine meurt, aussi bien que le corps (Ps. 6 : 5 ; 22 : 29 ; 49 : 8 ; 78 : 50 ; 146 : 3, 4 ; Éz.18 : 4, 19, 20, 26-28 ; Matth 10 : 28 ; Jacq. 5 : 20) ; que « les morts ne savent rien du tout », qu' « il n'y a ni œuvre, ni combinaison, ni connaissance, ni sagesse, dans le shéol, où tu vas » (Éccl 9 : 5, 10 ; Job 14 : 20, 21 ; Es. 38 : 18, 19 ; 63 : 16 ; Abdias 16) et que la seule espérance de l'homme est dans la résurrection des morts (Job 14 : 12-15 ; Ps. 16 : 10 ; 49 : 14, 15 ; Dan. 12 : 2 ; Osée 13 : 14 ; Luc 14 : 14 ; Jean 5 : 28, 29 ; 11 : 11-44 ; Act. 2 : 29, 34 ; 17 : 18 ; 24 : 15).

En fait, l'Apôtre Paul déclare clairement que « S'il n'y a pas de résurrection de morts, Christ n'a pas été ressuscité non plus ; et si Christ n'a pas été ressuscité, notre prédication donc est vaine aussi... Ceux donc aussi qui se sont endormis en Christ ont péri [ont cessé d'exister]... Mais maintenant Christ a été ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui se sont endormis... Car comme tous dans l'Adam meurent, de même aussi tous en Christ seront rendus vivants » (1 Cor. 15 : 13, 14, 18, 20, 22).

EXAMEN DES DÉCOUVERTES DU Dr. MOODY

Mais que penser des découvertes du Dr. Moody ? Ne favorisent­elles pas l'idée soutenue par beaucoup, contraire aux Écritures, que chaque personne a une âme immortelle vivant dans son corps, qui en est séparée après la mort et qui survit, soit dans la félicité, soit dans le tourment ?

L'analyse que fait le Dr. Moody de ses découvertes ne devrait pas être considérée comme faisant autorité, ou comme un fait établi, pour diverses raisons.

Toutes sortes de pensées viennent devant l'esprit [mind] subconscient (comme dans les songes), et sa perception et son activité sont accrue dans une expérience proche de la mort. Des songes répondant au désir, des fantasmes et des hallucinations sont souvent expérimentés à de tels moments, provoqués et accentués par des médicaments, le manque d'oxygène au cerveau et des expériences violentes. Dans une telle condition, l'instruction et l'éducation antérieures peuvent être incluses dans une très forte émotion.

Le Dr. Moody admet que certains aspects de l'expérience proche de la mort sont parfois reproduites par des hallucinations psychologiquement et neurologiquement inspirées. Nous savons aussi que Satan a le pouvoir d'injecter de façon subtile des pensées dans les esprits [minds] des gens (2 Cor. 11 : 14).

Le Dr. Moody admet librement ses limitations. Il déclare que « à cause de la nature limitée de mon ensemble de cas, je suis incapable de donner une estimation numérique significative, statistiquement parlant, de la prévalence de ce phénomène ». Puisque les rapports ne sont pas particulièrement identiques, il est évident qu'il ne peut pas très bien donner des cas uniques mais qu'il doit avoir recours à un ensemble composé d'expériences pour essayer de donner à ses découvertes beaucoup de signification.

AUTRES DÉCOUVERTES TRÈS DIFFÉRENTES

D'autres études montrent des résultats très différents. Il y a quelques années, les Drs. Albert S. Hyman et E. Fritze de la Fondation Witkin pour l'Étude et la Prévention des maladies du Cœur, de l'Hôpital Beth David, firent un rapport devant l'Association Médicale américaine à Milwaukee. Ils parlèrent de nombreux cas d'utilisation de stimulation artificielle pour réanimer des cœurs qui avaient complètement cessé de battre, ceci ayant pour résultat de ramener à la vie ces personnes qui étaient réellement mortes — biologiquement, physiquement et légalement. Le rapport déclare « Bien plus de 100 personnes qui étaient réellement mortes, affirment les médecins, ont été ramenées de la mort de cette façon. Le Docteur Hyman, répondant aux questions déclara : Aucun de ces voyageurs qui revinrent de cette frontière [bourne] n'eut rien à raconter d'expériences au-delà du seuil de la vie. Le Dr. Hyman déclare que les premiers à poser ces questions furent des ecclésiastiques de fois différentes, qui assistaient les patients dont ils croyaient que c'était les derniers moments. A partir de ceci, le Dr. Hyman fut conduit à questionner tous les autres malades qui avaient été récupérés. Dans chaque exemple où la vie et la conscience avaient été regagnés, la question « Qu'est-ce qui ressemble à : être mort ? » fut posée à la personne qui était morte. La réponse fut invariablement: « Je ne savais pas que j'étais mort. J'étais complètement inconscient ». Puis venait la question suivante : « Avez- vous eu un aperçu, une idée d'une autre vie différente de cette vie ? ». Dans tous les cas la question reçut un simple « Non », comme réponse ».

En conséquence, nous ne devrions pas accepter les découvertes du Dr. Moody comme une preuve de l'immortalité de l'âme humaine. C'est une doctrine païenne. Le Dr. Moody affirme (faussement) que « la Bible a peu à dire au sujet des événements qui se passent sur terre, ou au sujet de la nature précise du monde après la mort ». Il indique plutôt l'harmonie de ses découvertes avec les doctrines païennes telles qu'elles sont enseignées dans le Livre Tibétain de la Mort et dans le Livre X de La République de Platon, dans lequel un soldat grec était rappelé à la vie après la mort et donnait un récit de ses expériences conscientes en dehors de son corps.

Comme nous l'avons déjà montré, le clair enseignement de la Bible est que l'âme humaine n'est pas immortelle mais mortelle, que les morts sont morts non conscients, mais dans l'oubli, et que la seule espérance pour une vie future après la mort est dans la résurrection des morts (Actes 24 : 15).

Continuons à tenir à cette grande doctrine de la Bible contre toutes les philosophies païennes (Col. 2 : 8) ! 

(Bible Standard avril 1977)

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